Images solubles dans la peinture.
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l'art comme on l'aime :: Arts 2D : peinture, photo, arts graphiques, vitrail... :: Peinture et arts graphiques
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Joseph Mallord William Turner (1775 - 1851)
Mais que voit-on là?
Dans la mer déchainée, des mains? Des chaînes?
Un pied?
Des mains noires?
Un corps? C'est bien un corps dévoré par les poissons?
TURNER 1840 LE NEGRIER
Turner peint un massacre qui s'est déroulé 59 ans plus tôt, le massacre du Zong:
Le 29 novembre 1781, le commandant du navire négrier britannique Zong est salement embêté. Dans la cale, la « marchandise » est en train de se gâter. Ces bachi-bouzouks de trafiquants arabes lui ont refilé des esclaves malades, souffrant de dysenterie, de fièvre, de diarrhée et même de la variole. Chaque matin, l’équipage doit balancer par-dessus bord plusieurs dizaines de cadavres. Chaque nègre mort correspond à une perte sèche de 35 livres sterling environ, le prix de vente d’un esclave en Jamaïque, la destination du Zong. James Gregson, l’affréteur du navire, sera furieux contre le capitaine Luke Collingwood. Sans compter que le capitaine aussi est intéressé au bénéfice. Il craint de devoir renoncer à sa retraite-chapeau de 21 millions d’euros… Pourtant, il a pris un grand risque en entassant quatre cent quarante Africains à bord du Zong, soit 2,8 fois plus qu’il aurait dû le faire.
L’équipage n’est pas très vaillant, lui non plus. Déjà sept marins sont morts de maladie depuis le départ de São Tomé, le 6 septembre 1781. Le capitaine, un ancien chirurgien, est donc très inquiet. Une soixantaine d’esclaves déjà perdus, ça suffit ! Il n’y a plus qu’une chose à faire : balancer à la flotte tous les esclaves malades avant qu’ils ne meurent à bord et ne contaminent les autres. C’est parfaitement légal ! Il ferait beau voir qu’on interdise à un honnête commerçant de disposer de sa marchandise à son gré. Non seulement c’est permis, mais c’est aussi encouragé puisque tout esclave noyé pour sauver le reste de la cargaison donne droit à une indemnisation versée par les assureurs. Incroyable, mais vrai ! Chaque esclave sacrifié permet de recevoir 30 livres, alors qu’un esclave mort de maladie ou même déposé vivant sur une île ne donne droit à aucun remboursement. Collingwood, qui a commencé sa carrière chez Lakshmi Mittal, n’hésite pas.
Il ordonne à son équipage de jeter à l’eau les esclaves malades. Il n’y a que le quartier-maître James Kelsall pour s’insurger contre cette solution radicale. Les autres appliquent la consigne. Ils attachent les malades deux par deux au moyen de lourdes chaînes avant de les envoyer rejoindre Yannick Agnel s’entraînant autour du Zong. Le 29 novembre, premier jour du massacre, cinquante-quatre esclaves sont sacrifiés. Ils hurlent, se débattent, s’agrippent les uns aux autres, mais rien à faire, le capitaine et les marins sont sans pitié. Ils ne voient pas des hommes, mais des marchandises avariées et la perte de leur profit. La loi est de leur côté. Ces imbéciles de nègres feraient mieux de leur faciliter la tâche pour le bien de l’entreprise commune… Le lendemain, même horreur : quarante-deux autres « ballots humains » sont noyés. Et encore vingt-six, le 1er décembre. Ce jour-là, dix esclaves effrayés par l’inhumanité des Anglais préfèrent encore en finir immédiatement avec la vie. Ils sautent à l’eau. C’est donc un suicide qui ne donne pas droit à une indemnité ! Les salauds !
Source lepoint.fr
http://mobile.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/29-novembre-1781-les-negriers-du-zong-noient-122-noirs-malades-pour-toucher-leur-assurance-deces-legal-29-11-2012-1534934_494.php
Dans la mer déchainée, des mains? Des chaînes?
Un pied?
Des mains noires?
Un corps? C'est bien un corps dévoré par les poissons?
TURNER 1840 LE NEGRIER
Turner peint un massacre qui s'est déroulé 59 ans plus tôt, le massacre du Zong:
Le 29 novembre 1781, le commandant du navire négrier britannique Zong est salement embêté. Dans la cale, la « marchandise » est en train de se gâter. Ces bachi-bouzouks de trafiquants arabes lui ont refilé des esclaves malades, souffrant de dysenterie, de fièvre, de diarrhée et même de la variole. Chaque matin, l’équipage doit balancer par-dessus bord plusieurs dizaines de cadavres. Chaque nègre mort correspond à une perte sèche de 35 livres sterling environ, le prix de vente d’un esclave en Jamaïque, la destination du Zong. James Gregson, l’affréteur du navire, sera furieux contre le capitaine Luke Collingwood. Sans compter que le capitaine aussi est intéressé au bénéfice. Il craint de devoir renoncer à sa retraite-chapeau de 21 millions d’euros… Pourtant, il a pris un grand risque en entassant quatre cent quarante Africains à bord du Zong, soit 2,8 fois plus qu’il aurait dû le faire.
L’équipage n’est pas très vaillant, lui non plus. Déjà sept marins sont morts de maladie depuis le départ de São Tomé, le 6 septembre 1781. Le capitaine, un ancien chirurgien, est donc très inquiet. Une soixantaine d’esclaves déjà perdus, ça suffit ! Il n’y a plus qu’une chose à faire : balancer à la flotte tous les esclaves malades avant qu’ils ne meurent à bord et ne contaminent les autres. C’est parfaitement légal ! Il ferait beau voir qu’on interdise à un honnête commerçant de disposer de sa marchandise à son gré. Non seulement c’est permis, mais c’est aussi encouragé puisque tout esclave noyé pour sauver le reste de la cargaison donne droit à une indemnisation versée par les assureurs. Incroyable, mais vrai ! Chaque esclave sacrifié permet de recevoir 30 livres, alors qu’un esclave mort de maladie ou même déposé vivant sur une île ne donne droit à aucun remboursement. Collingwood, qui a commencé sa carrière chez Lakshmi Mittal, n’hésite pas.
Il ordonne à son équipage de jeter à l’eau les esclaves malades. Il n’y a que le quartier-maître James Kelsall pour s’insurger contre cette solution radicale. Les autres appliquent la consigne. Ils attachent les malades deux par deux au moyen de lourdes chaînes avant de les envoyer rejoindre Yannick Agnel s’entraînant autour du Zong. Le 29 novembre, premier jour du massacre, cinquante-quatre esclaves sont sacrifiés. Ils hurlent, se débattent, s’agrippent les uns aux autres, mais rien à faire, le capitaine et les marins sont sans pitié. Ils ne voient pas des hommes, mais des marchandises avariées et la perte de leur profit. La loi est de leur côté. Ces imbéciles de nègres feraient mieux de leur faciliter la tâche pour le bien de l’entreprise commune… Le lendemain, même horreur : quarante-deux autres « ballots humains » sont noyés. Et encore vingt-six, le 1er décembre. Ce jour-là, dix esclaves effrayés par l’inhumanité des Anglais préfèrent encore en finir immédiatement avec la vie. Ils sautent à l’eau. C’est donc un suicide qui ne donne pas droit à une indemnité ! Les salauds !
Source lepoint.fr
http://mobile.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/29-novembre-1781-les-negriers-du-zong-noient-122-noirs-malades-pour-toucher-leur-assurance-deces-legal-29-11-2012-1534934_494.php
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mar 9 Fév 2016 - 18:49, édité 4 fois
Joseph Mallord William Turner (1775 - 1851)
Jean-Yves Amir a écrit:On connaît Turner, le peintre fabuleux des soleils couchants, des tempêtes et des effets atmosphériques.
...
interprétation musicale:
<iframe src="https://player.vimeo.com/video/129072110" width="800" height="600" frameborder="0" webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> <p><a href="https://vimeo.com/129072110">Le Dernier Voyage du Téméraire_ Damien Dumenieu</a> </p>
Joseph Mallord William Turner (1775 - 1851)
Oui, je savais bien que ton fils Damien avait composé un morceau de musique à partir de ce tableau, ou en s'inspirant de ce tableau de Turner, chai pas comment dire.
Mais pourquoi à partir de celui-ci plutôt qu'un autre, t'avais-je demandé. Tu n'avais pas trop su me répondre..
Et si Damien nous le disait lui-même?
Mais pourquoi à partir de celui-ci plutôt qu'un autre, t'avais-je demandé. Tu n'avais pas trop su me répondre..
Et si Damien nous le disait lui-même?
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mar 9 Fév 2016 - 14:16, édité 1 fois
Thomas Hirschhorn
Non Damien / Turner je ne sais plus...
....
C'est drôle mais Carrière et Monticelli m'ont toujours épaté,
alors qu'ils n'avaient pas l'aura des plus célèbres, et je me demandais où j'allais me fourvoyer dans mes goûts,
moi qui aime bien, quand même, être rassuré.
En 2004, alors que j'étais à fond dans les objets virtuel 3D je voulais même faire de la 3D floue!
D'ailleurs j'y suis parvenu, mais passons...
Je vais plutôt considérer l'expo "Pixel-collage" de Thomas Hirschhorn
http://www.paris-art.com/exposition-art-contemporain/pixel-collage/thomas-hirschhorn/18298.html
Je me suis insurgé contre le floutage avant même 2007
http://mixed3d.net/artvrml/050707.htm
Bien sûr Hirschhorn s'insurge aussi à propos des "sans visages", mails y a un point qui est peut-être moins connu,
et qu'il travaille, ... c'est celui des corps "détruits".
Il emploit cette expression dans un texte qui est dit bizarrement traduit de l'anglais.
Admettons.
En tout cas il ne s'agit pas de "morts". Le journal télévisé en regorge.
(Certes pas du Bataclan ni de Charlie, mais ceci est une autre histoire.)
"Détruits" c'est ce que j'ai vu il a 5 -6 ans parce que un ami m'avait envoyé des liens web ad-hocs.
Je n'avais jamais vu de telles images.
On ne les voit jamais à la télé et pas facilement sur le web.
Je n'en montrerai pas ici, mais il s'agit de tripes à l'air, pour parler court.
Que Hirschhorn fasse du collage avec des photos de magazines de mode et des corps détruits,
j'aurais trouvé cela grossier.
D'ailleurs je crois qu'il a commencé par cette piste, mais je n'ai pas encore pris le temps de vérifier.
Par contre les photos glamour pixelisées, donc in regardable , à coté des corps détruits in regardables,
là ..cela fonctionne.
Son explication me semble très convaincante
voir
"Je vais tenter d'expliquer en huit points, pourquoi il est important aujourd'hui de
regarder des images de corps humains détruits, comme celles que j'ai utilisées et
intégrées dans mes œuvres etcccc""""""""
http://artaddict.net/events/download_press_release/4854
Il y a aussi cet interview un peu plus ancien:
Thomas Hirschhorn révèle dans son oeuvre Touching Reality (2012)
ce que l'on refuse de voir: les insoutenables destructions du corps.
https://www.dailymotion.com/video/xshfl0_thomas-hirschhorn-insoutenables-destructions-du-corps_creation
....
C'est drôle mais Carrière et Monticelli m'ont toujours épaté,
alors qu'ils n'avaient pas l'aura des plus célèbres, et je me demandais où j'allais me fourvoyer dans mes goûts,
moi qui aime bien, quand même, être rassuré.
En 2004, alors que j'étais à fond dans les objets virtuel 3D je voulais même faire de la 3D floue!
D'ailleurs j'y suis parvenu, mais passons...
Je vais plutôt considérer l'expo "Pixel-collage" de Thomas Hirschhorn
http://www.paris-art.com/exposition-art-contemporain/pixel-collage/thomas-hirschhorn/18298.html
Je me suis insurgé contre le floutage avant même 2007
http://mixed3d.net/artvrml/050707.htm
Bien sûr Hirschhorn s'insurge aussi à propos des "sans visages", mails y a un point qui est peut-être moins connu,
et qu'il travaille, ... c'est celui des corps "détruits".
Il emploit cette expression dans un texte qui est dit bizarrement traduit de l'anglais.
Admettons.
En tout cas il ne s'agit pas de "morts". Le journal télévisé en regorge.
(Certes pas du Bataclan ni de Charlie, mais ceci est une autre histoire.)
"Détruits" c'est ce que j'ai vu il a 5 -6 ans parce que un ami m'avait envoyé des liens web ad-hocs.
Je n'avais jamais vu de telles images.
On ne les voit jamais à la télé et pas facilement sur le web.
Je n'en montrerai pas ici, mais il s'agit de tripes à l'air, pour parler court.
Que Hirschhorn fasse du collage avec des photos de magazines de mode et des corps détruits,
j'aurais trouvé cela grossier.
D'ailleurs je crois qu'il a commencé par cette piste, mais je n'ai pas encore pris le temps de vérifier.
Par contre les photos glamour pixelisées, donc in regardable , à coté des corps détruits in regardables,
là ..cela fonctionne.
Son explication me semble très convaincante
voir
"Je vais tenter d'expliquer en huit points, pourquoi il est important aujourd'hui de
regarder des images de corps humains détruits, comme celles que j'ai utilisées et
intégrées dans mes œuvres etcccc""""""""
http://artaddict.net/events/download_press_release/4854
Il y a aussi cet interview un peu plus ancien:
Thomas Hirschhorn révèle dans son oeuvre Touching Reality (2012)
ce que l'on refuse de voir: les insoutenables destructions du corps.
https://www.dailymotion.com/video/xshfl0_thomas-hirschhorn-insoutenables-destructions-du-corps_creation
Thomas Hirschhorn
j'aimerais que quelqu'un trouve une image de bonne qualité où l'on puisse comprendre
comment l'artiste colle ses images A4 et englue l'ensemble sous une feuille de plastique,
comment l'artiste colle ses images A4 et englue l'ensemble sous une feuille de plastique,
Thomas Hirschhorn
alainAdmin a écrit:j'aimerais que quelqu'un trouve une image de bonne qualité où l'on puisse comprendre
comment l'artiste colle ses images A4 et englue l'ensemble sous une feuille de plastique,
Ces images sont pénibles! A priori, je suis très réticent vis à vis d'une démarche artistique qui les utilise.
Mais je reconnais que les réflexions d'Hirschhorn valent d'être lues et écoutées. C'est même indispensable. Et c'est peut-être cela qui me parait finalement le plus discutable: comment est il possible d'aborder ses oeuvres sans l'accompagnement de ses explications?
Je cite plus longuement un extrait du texte que tu as mis en lien ci-dessus car c'est vraiment important de le lire:
Paris, Novembre 2015
Plus que jamais, aujourd’hui, je crois aux notions d’Egalité, d’Universalité, de Justice et de Vérité. Avec mon travail d’artiste, je veux donner une forme qui insiste sur ces notions et les inclut. C’est ainsi que je définis ma mission et pour l’accomplir j’utilise l’art comme un outil ou comme une arme. Un outil pour connaître le monde dans lequel je suis, un outil pour confronter la réalité dans laquelle je me trouve et un outil pour vivre dans le temps que je vis.
Pixel-Collage est une nouvelle série de collages. Avec ces œuvres, je veux intégrer le phénomène grandissant des
images ‘sans visage’ reproduites aujourd’hui. Ce qui m’intéresse plus précisément dans cette esthétique du
‘sans visage’ est le fait que la pixellisation en est l’incarnation formelle. Je veux intégrer dans mon travail l’usage
grandissant de la pixellisation. Elle est devenue très courante et on utilise de plus en plus les pixels ou le floutage
dans les médias. Ce phénomène m’intéresse car on a l’impression que, pour être authentique, une image doit être
pixélisée, du moins en partie. La pixellisation ou le floutage ont pris le rôle de l’authenticité. Une image pixélisée
est sûrement authentique si elle a des zones inacceptables qui sont masquées. Ce qui est acceptable n’est pas
pixélisé. Et il est intéressant d’observer que l’utilisation des pixels ne suit absolument aucune loi commune.
Parfois certaines zones d’images sont pixélisées sans logique ni raison, pour montrer qu’à l’évidence quelqu’un s’en
occupe, surveille, sait et décide ce qui est acceptable ou ne l’est pas. Des images partiellement pixélisées paraissent
bien plus authentiques et sont acceptées en tant que tel par les spectateurs. Il paraît donc clair que les pixels
attestent de l’authenticité: l’authenticité imposée par autorité. Et dans notre monde chaotique, incommensurable,
contradictoire et complexe, il y a une demande énorme d’autorité. Les pixels apportent une esthétique à cette
demande d’autorité. La pixellisation ou le floutage sont justifiés pour “protéger le spectateur”, pour protéger
quelque chose dans l’image elle-même, ou pour “protéger” une information censée apparaître dans l’image. Je
n’accepte rien de “protecteur” et je pense que personne aujourd’hui ne peut accepter une quelconque autorité
de la protection.
De même, dans la vidéo que tu cites, l'explication qu'il donne sur la destruction des corps doit être écoutée.
En voyant ces oeuvres dans leur contexte d'accrochage, on se rend mieux compte de leur format et de leur présentation sous plastique:
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mar 9 Fév 2016 - 14:17, édité 1 fois
Thomas Hirschhorn
Jean-Yves Amir a écrit:
En voyant ces oeuvres dans leur contexte d'accrochage, on se rend mieux compte de leur format et de leur présentation sous plastique:
ah justement c'est très intéressant!!
et c'est un des points qui m'a redonné confiance en cet artiste.
Car j'ai toujours été ambivalent à son égard.
Ses tas de pneus et ses pancartes en carton style sdf dans le lieu le plus bobo de Paris,
le Palais de Tokyo,
ça m'avait pas impressionné.
Mais je commence à croire à la sincérité de ce type qui cite Gramsci et family.
Or son scotch d'emballage marron périssable m'avait toujours interrogé:
faut-il faire chic-cheap pour être dans les lieux branchés à tunes??
Et là chez Crousel, c'est scotch transparent, périssable aussi sous emballage plastic à la con.
Et c'est pas tout!!
Ce ne sont pas des photos photoshops imprimées agrandies 5msur5.
Comme n'importe qui peut le faire.
Ce sont des feuilles A4!!! toutes assemblées au scotch!!!
Il y a un blog que je n'arrive pas à retouver, où le blogeur dit:
"j'ai rencontrés, à son expo chez Crousel, T.Hirschhorn avec sa femme et son fils;
Il m'a dit:
""comme mon fils fait des dessins sur des feuilles A4 et qu'il les assemble pour faire des grands formats,
je suis venu lui montrer ici ce que fait son papa"
!!
ahaha j'adore.
et ++
http://unpointculture.com/2016/01/25/croiser-lhorreur-thomas-hirschhorn-a-la-galerie-chantal-crousel/
Thomas Hirschhorn
dans la galerie/ expo crousel, il y a une longue table avec des documents.
Dont le texte que je vais dire.
Avec Hirschhorn je doute pas que la "documentation" est aussi important que les "oeuvres",
tout ça avec les ^^ d'usage...
J'ai demandé à la galeriste le texte papier, puis finalement je l'ai trouvé sur le web,
voir lien cidessus, mais il sera plus facile à trouver directement ici:
http://mixed3d.net/artvrml/images/hirschhorncrousel.pdf
Dont le texte que je vais dire.
Avec Hirschhorn je doute pas que la "documentation" est aussi important que les "oeuvres",
tout ça avec les ^^ d'usage...
J'ai demandé à la galeriste le texte papier, puis finalement je l'ai trouvé sur le web,
voir lien cidessus, mais il sera plus facile à trouver directement ici:
http://mixed3d.net/artvrml/images/hirschhorncrousel.pdf
Thomas Hirschhorn
Jean-Yves Amir a écrit:
Ces images sont pénibles! A priori, je suis très réticent vis à vis d'une démarche artistique qui les utilise.
oui , plus que pénibles et très peu connues.
Moins en tout cas que l'anecdote sur Soulages à New-York en 1957:
S a écrit:« Il y avait là environ une quinzaine de peintres, dont Rothko que je voyais pour la première fois. Enfoncé dans un fauteuil, il m’a lancé en me défiant du regard : « Je connais l’Europe, vos musées. Chez vous, on voit des hommes les bras en croix, avec des clous dans les mains, des épines dans la tête, du sang qui coule, des femmes qui portent des têtes coupées sur des plateaux. L’Europe, les camps de concentration, les fours crématoires... L’Europe, quel cauchemar ! » J’ai répondu calmement que, moi aussi, je connaissais ses musées, que j’étais allé d’ailleurs la veille au Metropolitan et que j’avais vu la même chose : des hommes avec des bras en croix, des femmes qui portaient des têtes coupées sur des plateaux... Et puis, j’ai ajouté, perfide : “ Évidemment, je n’ai pas encore vu les musées indiens ! ”
D'ailleurs on pourrait dériver vers Abdessemed, mais restons concentrés sur les pixels
Re: Images solubles dans la peinture.
alainAdmin a écrit:
D'ailleurs on pourrait dériver vers Abdessemed, mais restons concentrés sur les pixels
Euuhhh C'est à dire que ni les pixels, ni Abdessemed, ni les "têtes coupées sur des plateaux" ne concernent directement ce sujet... Tu devrais peut-être ouvrir quelque chose du genre "la représentation de la violence dans l'art" ?
Ceci dit, les pixels géants d'Hirschhorn me font réaliser que le brouillage de l'image - qui fait l'objet de ce topic - répond peut-être assez souvent à un certain "refus de voir", ou "besoin de ne pas voir". Par exemple, dans les dessins érotiques de Turner, on sent qu'il y a comme une lutte contre l'autocensure. Dans le film de Mike Leigh, il y a une scène assez surprenante où on voit le peintre dessiner une prostituée puis se mettre tout à coup à hurler, ou à pleurer, ou les deux, je ne me souviens pas exactement. Quelque chose du même ordre se joue peut-être dans le tableau Le négrier évoqué ci-dessus, ou Turner montre - sans montrer - le massacre du Zong.
Les amas de peinture de Leroy ou d'Auerbach ont peut-être ce même sens d'un "refus de voir"... De même que le vieux Frenhofer, dans le Chef d'oeuvre inconnu de Balzac, ne voit plus ce qu'il peint. A méditer.
Re: Images solubles dans la peinture.
Jean-Yves Amir a écrit:
Ceci dit, les pixels géants d'Hirschhorn me font réaliser que le brouillage de l'image - qui fait l'objet de ce topic - .....
!! bien sûr!!!
C'est même ce qu'il explique très bien dans le PDF que j'ai pris la peine d'hébeger.
J'avais même auparavant numérisé les 4 pages.
Je rajoute les 3 dernières ci-dessous
Il brouille les photos de mode trop vues partout et rend visibles les corps détruits cachés partout.
Sa question c'est: qu'est-ce qu' "on" nous fait voir ou pas , nous laisse voir ou pas.
Et de façon plus gênante encore: qu'est-ce que NOUS on veut voir (savoir) ou pas.
Le "on" ci-dessus, nous savons bien qui c'est.
Ces journaux appartiennent souvent à l'industrie de l'armement, d'ailleurs.
Fra Angelico
...."Images solubles dans la peinture".
Bien sûr, en 2016 je prends toujours le mot 'peinture' au sens large
et je ne me demande même pas si Hirschhorn est un peintre ou pas.
"""cet instant particulier où les choses représentées deviennent tellement indistinctes
que l'image semble se perdre, se dissoudre"""""
Hirschhorn est très précis à propos de l'invisibilité:
J'ai utilisé il y a peu un modèle, habituée à poser nue ou habillée.
Sur sa page Facebook "professionnelle" elle pixelisait le moindre de ses tétons avant de mettre les photos en ligne.
Ce qui ne l'a pas empêchée de voir virée sa page au bout de plusieurs mois.
Apparemment FB arrive même à enfreindre ses propres règles hypocrites.
Et c'est sur Facebook! qu'un islamophobe de mes connaissances se plaignait à propos des statues romaines cachées à Rohani.
Le voir (ou pas) serait donc politique, héhé.
Mais comme on sait,la religion y a aussi à voir.
J'en viens donc à ceci:
(attention 2MO l'image!)
http://pourunatlasdesfigures.net/_Media/fra-angelico-marbri-finti-1.jpeg
A San Marco, à Florence, Fra Angelico a peint à l’aplomb de sa Sainte Conversation
quatre panneaux rectangulaires qui simulent leur propre insertion dans le mur,
quatre pans de couleurs qui ne racontent rien..
......Fra Angelico a ajouté à ces surfaces des giclures de peinture.
L'inspecteur Didi-Huberman a enquêté:
http://pourunatlasdesfigures.net/articles/symptoma-visibilite-de/figures-du-paradoxe/un-geste-figural--fra-angel.html
http://pourunatlasdesfigures.net/articles/symptoma-visibilite-de/figures-du-paradoxe/un-geste-figural--fra-angel-2.html
Bien sûr, en 2016 je prends toujours le mot 'peinture' au sens large
et je ne me demande même pas si Hirschhorn est un peintre ou pas.
"""cet instant particulier où les choses représentées deviennent tellement indistinctes
que l'image semble se perdre, se dissoudre"""""
Hirschhorn est très précis à propos de l'invisibilité:
H a écrit:Aujourd'hui, dans les journaux, les magazines et dans les journaux télévisés, nous
voyons très peu d'images de corps détruits, parce qu’elles sont très rarement
montrées. Ces photos sont non-visibles et invisibles: le prétexte est de nous en
protéger, présupposant qu'elles pourraient heurter la sensibilité du public ou
satisfaire le voyeurisme. Mais l'invisibilité n'est pas innocente. L'invisibilité est une
stratégie de soutien à, ou tout au moins, de non-dissuasion de l'effort de guerre.
J'ai utilisé il y a peu un modèle, habituée à poser nue ou habillée.
Sur sa page Facebook "professionnelle" elle pixelisait le moindre de ses tétons avant de mettre les photos en ligne.
Ce qui ne l'a pas empêchée de voir virée sa page au bout de plusieurs mois.
Apparemment FB arrive même à enfreindre ses propres règles hypocrites.
Et c'est sur Facebook! qu'un islamophobe de mes connaissances se plaignait à propos des statues romaines cachées à Rohani.
Le voir (ou pas) serait donc politique, héhé.
Mais comme on sait,la religion y a aussi à voir.
J'en viens donc à ceci:
(attention 2MO l'image!)
http://pourunatlasdesfigures.net/_Media/fra-angelico-marbri-finti-1.jpeg
A San Marco, à Florence, Fra Angelico a peint à l’aplomb de sa Sainte Conversation
quatre panneaux rectangulaires qui simulent leur propre insertion dans le mur,
quatre pans de couleurs qui ne racontent rien..
......Fra Angelico a ajouté à ces surfaces des giclures de peinture.
L'inspecteur Didi-Huberman a enquêté:
http://pourunatlasdesfigures.net/articles/symptoma-visibilite-de/figures-du-paradoxe/un-geste-figural--fra-angel.html
http://pourunatlasdesfigures.net/articles/symptoma-visibilite-de/figures-du-paradoxe/un-geste-figural--fra-angel-2.html
Anish Kapoor
Poor Kapoor, qu'il devient lourd!
Le problème, avec les artistes devenus obèses (pour l'explication de ce concept, voir ici) c'est que quoiqu'ils fassent, ils ne peuvent pas s'empêcher de battre un record! Toujours plus grand, plus gros, plus épais!
Quand Kapoor peint, ce n'est pas avec le dos de la cuillère! Il utilise une matière, mélange de silicone et de pigments, si épaisse - 40 cm! - qu'il pourrait faire passer Leroy ou Auerbach pour des aquarellistes!
Vu ceci, de lui, au Rijksmuseum d'Amsterdam la semaine dernière
KAPOOR 2013 15 INTERNAL OBJECT IN THREE PARTS
Des précisions ici https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t135-hollandaise-2-rembrandt#1868
Le problème, avec les artistes devenus obèses (pour l'explication de ce concept, voir ici) c'est que quoiqu'ils fassent, ils ne peuvent pas s'empêcher de battre un record! Toujours plus grand, plus gros, plus épais!
Quand Kapoor peint, ce n'est pas avec le dos de la cuillère! Il utilise une matière, mélange de silicone et de pigments, si épaisse - 40 cm! - qu'il pourrait faire passer Leroy ou Auerbach pour des aquarellistes!
Vu ceci, de lui, au Rijksmuseum d'Amsterdam la semaine dernière
KAPOOR 2013 15 INTERNAL OBJECT IN THREE PARTS
Des précisions ici https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t135-hollandaise-2-rembrandt#1868
Re: Images solubles dans la peinture.
Jean-Yves Amir a écrit:
KAPOOR 2013 15 INTERNAL OBJECT IN THREE PARTS
Des précisions ici https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t135-hollandaise-2-rembrandt#1868
je vais suivre cette affaire de près, merci.
Ce n'est pas forcément facile de comprendre ce que les artistes devenus obèses ont perdu en le devenant.
Je vais essayer d'y réfléchir sur cet exemple de fausse barbaque.
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