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Message  alainD Lun 8 Fév 2016 - 1:08

je lis l'affaire du nombril

. a écrit:Milan Kundera La Fête de l’insignifiance

j'y reviendrai



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Libé a écrit: Kundera, l’inévitable insignifiance de l’être
Par Mathieu Lindon — 2 avril 2014 à 18:06

A 85 ans (il est né le 1er avril 1929), Milan Kundera publie un nouveau roman, la Fête de l’insignifiance (déjà paru en version italienne). Cette insignifiance, s’agit-il de la célébrer ou de lui faire sa fête ? Le roman se lit vite : il est bref, divisé en sept parties qui portent des titres comme «Alain et Charles pensent souvent à leurs mères» ou «Ils sont tous à la recherche de la bonne humeur», elles-mêmes divisées en de nombreux chapitres intitulés «Alain découvre la tendresse méconnue de Staline», «Comment on enfante un excusard» ou «La première fois qu’il a été saisi par le mystère du nombril, c’est quand il a vu sa mère pour la dernière fois».

Ce strict découpage pourrait entraîner une écriture resserrée au maximum mais pas du tout. «Je me répète ? Je commence ce chapitre par les mêmes mots que j’ai employés au tout début de ce roman ? Je le sais. Mais même si j’ai déjà parlé de la passion d’Alain pour l’énigme du nombril, je ne veux pas cacher que cette énigme le préoccupe toujours, comme vous êtes vous aussi préoccupés pendant des mois, sinon des années, par les mêmes problèmes (certainement beaucoup plus nuls que celui qui obsède Alain).» C’est comme si l’auteur de la Plaisanterie, Risibles Amours et l’Insoutenable Légèreté de l’être, né tchécoslovaque avant d’être déchu de sa nationalité puis naturalisé français par François Mitterrand (le français devenant sa langue d’écriture avec la Lenteur en 1995), voulait adopter des codes de la littérature pour enfants, passionné qu’il est par le «non-sérieux» et un abord facile de son travail. Mais il a écrit dans l’Art du roman : «Inutile de vouloir rendre un roman "difficile" par affectation de style ; chaque roman digne de ce mot, si limpide soit-il, est suffisamment difficile par sa consubstantielle ironie.»

Le nombrilisme, synonyme d’individualisme excessif, a une mauvaise réputation morale et littéraire. Les premières lignes de la Fête de l’insignifiance évoquent le trouble d’un personnage confronté aux «jeunes filles qui, toutes, montraient leur nombril dénudé entre le pantalon ceinturé très bas et le tee-shirt coupé très court […] comme si leur pouvoir de séduction ne se concentrait plus dans leurs cuisses, ni dans leurs fesses, ni dans leurs seins, mais dans ce petit trou rond situé au milieu du corps». Et comme il est posé que tous les nombrils se ressemblent, ce nombrilisme devient curieusement la chose la moins personnelle qui soit. Et que faire de cet orifice qui en est à peine un ? «Mais comment définir l’érotisme d’un homme (ou d’une époque) qui voit la séduction féminine concentrée au milieu du corps, dans le nombril ?»

Même indétermination autour de «l’inutilité d’être brillant», sa «nocivité», quand l’insignifiance libère en interdisant la compétition et permettant l’insouciance. Et «la valeur de l’insignifiance» renvoie à celle du nombrilisme car «un Narcisse, ce n’est pas un orgueilleux. L’orgueilleux méprise les autres. Les sous-estime. Le Narcisse les surestime, parce qu’il observe dans les yeux de chacun sa propre image et veut l’embellir. Il s’occupe donc gentiment de tous ses miroirs». L’insignifiance est partout, et que penser de «ces chevaliers des droits de l’homme» qui interdisent le suicide (il y a dans le roman une scène très réussie de suicide assassin) et ne sont pas fichus d’empêcher la moitié des hommes d’être «laids» ni de leur permettre de vivre à une autre époque ?

La Fête de l’insignifiance est fidèle aux éléments du roman kunderien tels que François Ricard les définit en préface des Œuvres en Pléiade : «Entremêler les registres (le réel et le rêvé ; l’univers des personnages et celui du romancier), faire se chevaucher des temporalités différentes (l’époque présente et le passé historique), accueillir les fantaisies les plus extravagantes.» Il faut lire la réaction de Khrouchtchev à l’histoire des «vingt-quatre perdrix» de Staline, constater comment les hommes vivent «sans se rendre compte qu’ils s’adressent les uns aux autres de loin, chacun depuis un observatoire dressé en un lieu différent du temps». Divers personnages blaguent, par exemple en inventant une langue fictive (et rien n’est plus difficile que parler une langue qui n’existe pas), sans toujours comprendre que la vraie plaisanterie est ailleurs. Qui sait que le nom de la ville de Kaliningrad symbolise le combat contre l’urine et une prostate peu complaisante ? «L’insignifiance, mon ami, c’est l’essence de l’existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs.» La reconnaître exige souvent du courage. «Mais il ne s’agit pas seulement de la reconnaître, il faut l’aimer, l’insignifiance, il faut apprendre à l’aimer.» C’est elle qui est «la clé de la bonne humeur» et que peut-on espérer d’autre que la bonne humeur ? L’insignifiance, c’est aussi ce qui est sans signifiance, du moins préconçue, obligée, elle est comme le symbole léger, insignifiant, d’une liberté à qui le pesant ne convient guère.
Mathieu Lindon

Milan Kundera La Fête de l’insignifiance Gallimard, 142 pp., 15,90 €.


Dernière édition par alainAdmin le Lun 8 Fév 2016 - 1:47, édité 1 fois
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Message  alainD Lun 8 Fév 2016 - 1:09

Huma a écrit:la chronique littéraire de Jean-Claude Lebrun

LA FÊTE DE L’INSIGNIFIANCE, de Milan Kundera. Éditions Gallimard, 144 pages, 15,90 euros.

Dix ans après l’Ignorance, l’auteur propose un roman dans lequel il choisit une nouvelle fois de faire apparaître sa réflexion sous un dehors de légèreté, poursuivant ainsi dans l’esprit philosophique du XVIIIe siècle. Il s’attache pour cela à une pratique qui s’est imposée au début des années 2000 : la mode, chez les jeunes filles, du nombril dénudé « entre le pantalon ceinturé très bas et le tee-shirt coupé très court ». L’occasion pour lui de remonter à la question du sens de l’existence.

Ce grand lecteur de Rabelais, Cervantès et Kafka sait combien le refus de l’esprit de sérieux regorge de potentialités, pour peu qu’on en use avec conséquence. De cela il s’est minutieusement expliqué en 1986 dans l’Art du roman. Il partira donc de cette débauche nombrilesque offerte à la vue, un jour de juin, dans une rue de Paris. Alain en est le pensif témoin, avant que ne surgissent ses compères, Ramon, Charles, Caliban, et que ne se joigne à eux un certain d’Argelo. Tour à tour, dans des lieux voués plutôt au loisir ou au plaisir, ainsi que Jacques le Fataliste et son maître, ils vont tenir conversation et échafauder des constructions intellectuelles autour de l’insignifiance, qu’ils considèrent comme l’« essence de l’existence ». Ce sera la seule véritable action du roman. Puisque la visée de l’écriture, chez Milan Kundera, au plus tard depuis son installation dans la langue française en 1975, n’est ni la représentation ni même l’évocation, mais l’avancée d’une réflexion. Souvent, à grands coups de digressions, à l’instar de Diderot.

Un défilé de personnages annexes et de situations hétéroclites, parmi lesquelles des réunions du… Soviet suprême où l’on voit Staline mettre à la torture un Kalinine aux prises avec ses défaillances prostatiques, débusque l’omniprésente insignifiance dont il est si rarement fait état. Sauf peut-être chez Pascal et naturellement dans le roman, ce « territoire du jeu et des hypothèses » qui interroge la condition humaine, conjonction de grandeur et de petitesse, à laquelle le nombril s’exposant fait invinciblement songer. Un ensemble de comportements et de sentiments fait tenir l’être debout, alors même que s’impose à lui l’« évidence » de son inanité.

Léger, vif, drôle, profond, Milan Kundera malaxe magistralement sa complexe pâte romanesque. Et chemin faisant, porte un regard remarquable de pénétration sur l’époque et ses modes. Ce qu’elles dévoilent et ce qu’elles masquent. En manière de divertissement.

« Un regard remarquable de pénétration sur l’époque et ses modes. »
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Message  alainD Lun 8 Fév 2016 - 1:37

je passais dans un librairie, comptant bien ne rien dépenser des économies que je n'ai pas,
et je vois un livre de Kundera! pas plus gros que 100 pages et quelques et pas plus gros que 15 euros!
Alors là c'est pas du Onfray ni du Finkielkraut ni du BHL , alors je l'achète! avec plaisir.

Et me disant in petto, "si j'arrive à 85 ans , j'aimerais bien faire une œuvre, 3D ou pas , numérique ou pas , qui pèse moins de 15 euros."
On verra...Rendez-vous en  2037...

En tout cas la légèreté de la profondeur de Kundera est toujours épatante.

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Message  alainD Lun 8 Fév 2016 - 1:46

Comme nous admirions tous Kundera pour son écriture et pour son exil ect,
j'avais été un peu déstabilisé de lire un des ses livres parisiens où un des personnages
était un activiste anti -voitures , il crevait leur pneus.
J'ai dû lire cela il y a 20 ans, et maintenant, voyant Kundera s'intéresser aux nombrils de nos jeunes filles , je ne m'étonne plus de rien, je souris.
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Message  alainD Lun 8 Fév 2016 - 1:52

MK a écrit:« C'était le mois de juin, le soleil du matin sortait des nuages et Alain passait lentement par une rue parisienne. Il observait les jeunes filles qui, toutes, montraient leur nombril dénudé entre le pantalon ceinturé très bas et le tee-shirt coupé très court. Il était captivé ; captivé et même troublé : comme si leur pouvoir de séduction ne se concentrait plus dans leurs cuisses, ni dans leurs fesses, ni dans leurs seins, mais dans ce petit trou rond situé au milieu du corps... »

je ne sais si cela a une importance pour ce sujet, mais l'image de mon ancienne élève que j'ai trouvée sur facebook , je l'ai trouvée aujourd'hui.
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Message  alainD Lun 8 Fév 2016 - 11:01

N Crom, Télérama a écrit:Il est de retour. Avec un roman d'une apparente légèreté, le grand écrivain mène une réflexion sur l'insoutenable absurdité de l'existence.

Les quelque dix années écoulées depuis la parution de son dernier roman, L'Ignorance, et l'édition en Pléiade, en 2011, de deux volumes intitulés Œuvre – un singulier qui semblait bien plus définitif, exhaustif et clos que ne l'eût été la forme plurielle du même mot, « Œuvres » – laissaient penser et craindre que Milan Kundera (né en 1929) avait mis la clé sous la porte. Sans préavis et sans effet d'annonce, continuant par ailleurs à nous enchanter de temps à autre d'un de ces essais sur l'art romanesque qu'il a toujours considérés non comme des écrits secondaires, mais bien comme partie intégrante et essentielle de son corpus – « Un romancier qui parle de l'art du roman, ce n'est pas un professeur discourant depuis sa chaire. Imaginez-le plutôt comme un peintre qui vous accueille dans son atelier... » écrivait-il dans Le Rideau (2005).

Eh bien, nous nous sommes inquiétés pour rien. Voici Kundera de retour, avec La Fête de l'insignifiance, une fantaisie brève, alerte, faussement légère dans laquelle, fidèle à sa manière, à cet « art du roman » qu'il pratique et sur lequel il réfléchit depuis si longtemps, il poursuit son auscultation de l'expérience humaine, armé plus que jamais de cette « part du jeu », ce refus de « l'esprit de sérieux » qui l'attachent à nom­bre de ses écrivains de chevet, ses aïeux revendiqués, de Rabelais ou Cervantès à Kafka. Attention, qui dit refus de l'esprit de sérieux ne dit pas désinvolture ou superficialité. Comme l'indique le titre du roman, l'affaire dont il va être ici question est d'importan­ce, puisqu'il s'agit de s'intéresser à l'insignifiance comme « essence de l'existence ». Car, voyez-vous, « elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l'appeler par son nom. »

Dans cette Fête de l'insignifiance, on s'attache donc non pas aux aventures – ce serait trop dire... –, mais aux con­versations et aux réflexions de quatre amis, Alain, Ramon, Charles et Caliban, affublés d'un cinquième larron nommé D'Argelo. Echanges/apartés/digressions, au fil desquels on se promène notamment dans les allées du jardin du Luxembourg – « là où le genre humain paraissait moins nombreux et plus libre » –, entre les statues des reines de France, quitte à y tomber nez à nez avec un brave chasseur dûment armé, qui traque le quidam osant uriner sur lesdites dignes figures de marbre blanc. On croise aussi, parfois, la mère malade ou absente de l'un ou l'autre des membres du quatuor. On voit Caliban se faire passer à l'occasion pour un maître d'hôtel pakistanais. On apprend – en tout cas on entend... – de quelle façon Staline exerçait son sens de l'humour devant les membres du Soviet suprême...

Et l'intrigue, dans tout cela ? Il n'y en a pas vraiment. En tout cas, rien qui se résume ou se raconte. En fait, voici bien longtemps qu'ouvrant un roman de Kundera on ne cherche pas à se saisir d'un fil romanesque au sens traditionnel, académique du terme. Tel n'est pas le roman que pratique l'auteur de La Plaisanterie, de L'Immortalité, que l'on a parfois lu, à tort, comme un témoin capital de son temps, de l'Histoire – le totalitarisme communiste dans les années 1970-1980, le nihilisme des années 1990-2000 –, alors qu'à ses yeux l'enjeu du geste romanesque n'est pas là. Pour Milan Kundera, la visée du roman n'est pas la représentation, encore moins la démonstration ou la distraction, mais la méditation. Une interrogation scrupuleuse sur la condition humaine, une observation lucide et minutieuse de la mécanique complexe et universelle des émotions et des vertus : le désir, le deuil, le mensonge, l'exil, l'ennui, la honte...

Il y a déjà trois décennies, dans L'Art du roman, Milan Kundera expliquait : « En entrant dans le corps du roman, la méditation change d'essence. En dehors du roman, on se trouve dans le domaine des affirmations, tout le monde est sûr de sa parole : un politicien, un philosophe, un concierge. Dans le territoire du roman, on n'affirme pas : c'est le territoire du jeu et des hypothèses. » (1) Ainsi sont donc Alain, Ramon, Charles et Cali­ban, D'Argelo, dans La Fête de l'insignifiance : les éléments d'une hypothèse, les valeurs d'une équation dont l'inconnue est encore et toujours l'homme, ses comportements, ses élans, ses passions, sa mélancolie. Mais pourquoi chacun s'obstine-t-il à porter tout ce fatras de sentiments, d'aspirations, de culpabilité... qui le leste et le rive au sol, alors même qu'au cœur de l'énigme humaine on aura beau creuser, on ne trouvera jamais qu'elle : l'insignifiance, « avec toute son évidence, avec toute son innocence, avec toute sa beauté » ?

Tournant autour de son sujet, tout en vivacité, en cocasserie, Kundera évoque ici un Cioran qui, pour une fois, se serait levé de bonne humeur – un Cioran juvénile, gaillard et farceur. En plus de l'art du roman, il maîtrise à merveille celui de toujours nous surprendre.

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