'Mia madre' de mon ami Moretti

je ne crois pas que j'en dirai un mot, enfin je ne sais pas .
Mais bon, c'est un chef d’œuvre, alors je l'épingle ici.

Au plaisir de lire ceux qui l'ont vu.


j'archive aussi ceci:

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1454742-mia-madre-un-film-sensible-drole-et-d-une-justesse-inouie-un-tres-grand-moretti.html

alainAdmin a écrit:je ne crois pas que j'en dirai un mot, enfin je ne sais pas .
Mais bon, c'est un chef d’œuvre, alors je l'épingle ici.
Au plaisir de lire ceux qui l'ont vu.

Trop fastoche!

Ben si, tu vas bien nous en dire un petit mot! Parce que ce qui nous intéresse, ici, c'est de savoir pourquoi toi, Alain, tu aimes ce film et Moretti, son réalisateur! Et toc!

pourquoi j'aime mon ami Moretti?
bah, tout le monde aime Moretti

lors d'une de mes années scolaires, dans les 2000's,
je m'étais mis, sous un prétexte forcément pédagogique,
à passer les 5mn du plan séquence ci-dessus, ah oui je crois me souvenir que le prétexte était "plan séquence",
eh bien j'ai passé cela à plus de 10 classes, et c'était silence absolu pendant les 5mn!!!
J'ai jamais compris pourquoi.
Parfois je racontais avant le contenu de la séquence, Pasolini assassiné etc , parfois après ,
mais dans tous les cas les gamins étaient scotchés, j'ai jamais compris pourquoi.
La musique de Jarret devait y contribuer mais pas que , je suppose, des collégiens hein...
Parfois je me disais "ils sont heureux de voir un scooter" , on est con hein quand on est prof.
Tiens ya une belle scene de scooter dans "Mia Madre"

ça me faisait beaucoup pleurer cette séquence, quand je la voyais chez moi,,
et j'avais un mal fou, au collège, à rester digne quand je passais cette séquence en classe , heureusement nous étions dans le noir.
Je n'ai aucune idée de ce qu'auraient pensé ou dit mes gamins s'il m'avaient vu en larmes.

Pour "mia madre" c'est également très difficile de pas éclater en sanglot, j'ai fait ce que j'ai pu.
Par contre éclater de rire gêne personne , et ya de la matière dans le film

je vais expliquer la séquence ci-dessous si on me demande , ok ??

à lire!!

http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18648247.html

alainAdmin a écrit:ça me faisait beaucoup pleurer cette séquence, quand je la voyais chez moi,,
et j'avais un mal fou, au collège, à rester digne quand je passais cette séquence en classe , heureusement nous étions dans le noir.
Je n'ai aucune idée de ce qu'auraient pensé ou dit mes gamins s'il m'avaient vu en larmes.

Un jour, on fera un sujet là dessus!
Le prof d' "art", que ce soit cinéma, peinture, poésie, musique.... qui transmet ce qu'il aime à ses élèves, et qui craque dans cette émotion. Sa gorge se serre, il peine à reprendre la parole, il a les larmes aux yeux.
Cela m'est arrivé aussi et plus d'une fois....

Comme Alain ne le dit pas explicitement et que c'est quand même nécessaire pour comprendre la sublime séquence du scooter de Moretti, le petit monument minable et délabré qu'on voit à la fin repère le lieu où Pasolini a été assassiné en 1975.

alainAdmin a écrit:je vais expliquer la séquence ci-dessous si on me demande , ok ??

Oui oui explique! Quelle est cette danse étrange?

Dans la fiction du film de Moretti le comédien vedette américain ( nommé "Barry" dans cette fiction et joué par John Turturo)  qui vient jouer le rôle du sale capitaliste dans cette fiction sociale du film censé être tourné par la dame blonde , la réalisatrice mère de sa maman qui est en train de mourir à l’hôpital, eh bien l'équipe de tournage , rassemblée , fête un an de la vedette
( j'ai pas compris si c'est un an du tournage ou quoi, menfin bon.)
L'essentiel c'est que est montré une chaleur humaine, symbiotique de toute l'équipe de tournage autour du gars , y compris d'ailleurs de la part de la blonde réalisatrice , pourtant elle a souffert avec ce type , eh bien toute cette empathie qu'on ressent, nous spectateurs pour tous ce gens heureux un moment ( car le tournage fictionnel est souvent une catastrophe en fait ) eh bien dans le même temps on voit la mine défaite quoique souriante de la blonde réalisatrice, qui communie avec son équipe tout en pensant à sa mère en train de mourir. Nous spectateurs on voit les 2 tempis en même temps , c'est pas passer du rire aux larmes , c'est plus fort subtil que ça / c'est être dans le rire et les larmes en même temps

je me détends:

Me rappelle ce grand morceau de cinéma



Fellini Roma

ahah c'est énorme!! merde je l'avais raté celui là ! shit..

mais on adore tous la dinguerie de Fellini.

Of course Nani doit bien le connaître, mais son humour à lui n'est pas dans le baroque,
j'aime bien comment il est toujours sur un fil entre réalisme et loufoquerie, souvent à la limite.
Mais bien sûr Fellini a illuminé notre jeunesse

Je n'avais pas du tout le courage d'aller voir "Amour" de Michael Haneke, malgré des conseils amis.
Après avoir perdu frère et père et mère et belle-mère, ça allait bien comme ça.
Pareil pour "Mia Madre", quand on cherche un film dans le seul créneau libre 14h-18h un samedi à Paris,
et qu'il est le seul possible.
D'autant plus que je n'avais pas un excellent souvenir du pathos de "la chambre du fils".
Et les critiques sur "Mia madre" disaient que tout le monde était d'accord pour apprécier le film,
alors ça ça me donne pas envie, en général.

Menfin voilà,mon ami Moretti est vraiment trop trop fort.
Un exemple?
Deux. L'un dans la veine comique, l'autre coté gorge nouée.

1-à se pisser dessus:
après la scène de la voiture attachée au camion de tournage,scène "fake" merdique,
la réalisatrice met le héro au volant d'une vraie voiture qu'il doit conduire réellement.
Mais comme il a toute les caméras et éclairages devant son nez, il n'y voit rien,
c'est hyper dangereux et tournage encore une fois de plus raté, du grand Chaplin.


2- dans une scène fantasmée la mère mourante quitte l'hopital en chemise de nuit , elle traverse la rue ect,
j'ai reconnu la chemise de nuit , c'est ma mère.
Apportez des mouchoirs.

Ettore Scola vient de mourir.
Si j'ouvrais un nouveau sujet pour lui, à la suite de son décès, ça ferait rubrique nécrologique (je pense à Bowie, Boulez, Tournier qui ont disparu ces jours eux aussi...)
Ceci dit, bien sûr, je vous salue, Ettore Scola.

Mais ma question c'est, et je ne dois pas être le seul à me la poser: qu'est devenu le grand cinéma italien que nous aimions? Où est il passé? Qu'en reste t il?

Moretti, oui.
Les frères Taviani, bien sûr, mais ils approchent des 90 ans!
Begnini? Tornatore?

Car enfin, il fut un temps où une même année, sans remonter à Rossellini ou De Sica, sortaient en salle, à la suite au choix, un film de Fellini ou d'Antonioni, de Pasolini ou de Ferreri, de Rosi ou de Risi, de Bellochio ou de Bertolucci, ou de Visconti, ou de Scola... Et j'en oublie...

Que s'est il passé? Ils n'ont pas eu de descendance à part les deux ou trois survivants cité ci-dessus?