Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
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Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
J'ai ouvert le sujet des "stick charts des Iles Marshall"
https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t58-les-cartes-en-batonnets-ou-stick-charts-des-iles-marshall-devinette-dediee-a-northman parce que ces objets ont une résonnance artistique. Par leur structure, leur fonction de repérage spatial, leur matériau, leur caractère bricolé, ils m'évoquent des oeuvres que je voudrais montrer. J'aime beaucoup faire ce genre de recherche et établir des connivences entre des domaines en apparence éloignés les uns des autres . Mais pour éviter de parasiter les développements de Northman et son travail de décryptage des stick charts, il me semble préférable d'ouvrir un nouveau sujet.
L'emplacement dans la rubrique "sculpture/installation" est discutable, mais je pense que c'est bien de conserver le parallélisme et le voisinage de ces deux sujets.
Pour rappel, voici notre point de départ
https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t58-les-cartes-en-batonnets-ou-stick-charts-des-iles-marshall-devinette-dediee-a-northman parce que ces objets ont une résonnance artistique. Par leur structure, leur fonction de repérage spatial, leur matériau, leur caractère bricolé, ils m'évoquent des oeuvres que je voudrais montrer. J'aime beaucoup faire ce genre de recherche et établir des connivences entre des domaines en apparence éloignés les uns des autres . Mais pour éviter de parasiter les développements de Northman et son travail de décryptage des stick charts, il me semble préférable d'ouvrir un nouveau sujet.
L'emplacement dans la rubrique "sculpture/installation" est discutable, mais je pense que c'est bien de conserver le parallélisme et le voisinage de ces deux sujets.
Pour rappel, voici notre point de départ
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Ven 19 Juin 2015 - 13:39, édité 4 fois
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
Les cartes en batonnets m'ont fait penser de suite à certaines oeuvres de Supports Surfaces, à commencer par ces "Triangulations" de Daniel Dezeuze qui datent de 1975.
Notons au passage que la triangulation est une technique de mesure des distances (par la géométrie et la trigonométrie) qui est utilisée en cartographie ou en navigation.
Notons au passage que la triangulation est une technique de mesure des distances (par la géométrie et la trigonométrie) qui est utilisée en cartographie ou en navigation.
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
Développement plus récent du travail de Dezeuze, ces mosaïques de perles de bois, de 2013.
On est très proche des stick charts avec leur coquillages, là, non?
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
Dans la même veine support surfacienne, j'ai pensé aussi à ces objets de Viallat:
Et ce raboutage sublime de 2011!!!
Et ce raboutage sublime de 2011!!!
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
En fouinant pour me documenter sur les stick charts, je suis tombé sur ces collages d'Adrian Lohmüeller qui datent de 2010.
Cet artiste a des pratiques diverses, de la peinture à l'installation.
http://www.adrianlohmueller.com/
Cet artiste a des pratiques diverses, de la peinture à l'installation.
http://www.adrianlohmueller.com/
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mer 17 Juin 2015 - 18:40, édité 1 fois
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
Du même artiste, Adrian Lohmuller, cette installation de 2010 intitulée "Umzug und Amnesie ( RONGELAP)", qu'on peut traduire par "Remise en place et amnésie (RONGELAP)". Elle fait allusion à l'amnésie des occidentaux au sujet des essais nucléaires effectués par les américains dans le Pacifique, dans les iles Marshall plus précisément (dans les atolls de Bikini et de Rongelap en particulier).
Ces essais nucléaires ont imposé des déplacements de populations et ont irradié fortement certaines zones, empêchant le retour de ces populations plusieurs décennies plus tard.(voir explications ci-dessous)
RONGELAP
http://whc.unesco.org/fr/list/1339
"Entre juillet 1946 et août 1958, 23 essais s'enchainent à Bikini, dont les plus puissants jamais réalisés par l'armée américaine. Le site voisin de l'atoll d'Enewetak, à un peu plus de 300 km à l'ouest, a également été utilisé de 1948 à 1958 (44 explosions). De leur coté, les habitants de Bikini sont déplacés à plusieurs reprises d'atoll en atoll, ceux de Rongelap sont autorisés à retourner dans leur île en 1957, mais c'est un échec car le degré de pollution au césium 137 rend les aliments dangereux.
Suite aux deux bombes sur le Japon, puis à l'opération spectaculaire de Crossroads à Bikini, une série de symboles et d'images se forme dans l'opinion publique internationale, entretenue par les nombreux essais nucléaires des années 1950, tant américains que russes ou britanniques (à partir de 1952). Ils ont une valeur importante et ils jouent un rôle majeur dans l'histoire mondiale de l'après-Seconde Guerre mondiale, jusqu'à aujourd'hui. L'immense champignon nucléaire émergeant en quelques secondes au-dessus de l'océan est une image universellement associée à de telles explosions. Initialement dessiné au Japon, le monstre Godzilla sortant de la mer est devenu une icone populaire de la terreur nucléaire et de son pouvoir infini de dévastation. Dans la mouvance de la diffusion internationale de la culture américaine d'après guerre, la mode du maillot de bain deux pièces est lancée à Paris, sous le nom de « bikini ». Le thème des explosions nucléaires du Pacifique est repris par différents artistes : le peintre Dali, le cinéaste John Huston.
Sur un plan politique, l'équilibre de la terreur né de la guerre froide fut parfaitement illustré par le développement parallèle des tirs nucléaires des deux blocs ; les Soviétiques culminant dans leurs efforts pour rattraper et dépasser les Américains, par la bombe thermonucléaire Big Ivan de 50 mégatonnes (1961).
De tels événements rythmaient un nouvel âge nucléaire, soudain promis à l'espèce humaine. Ouvert à Hiroshima en 1945, il était relancé moins d'un an après à Bikini, alors que la paix était officiellement intervenue entre les belligérants de la Seconde Guerre mondiale. Un puissant sentiment antinucléaire ne pouvait manquer de se développer. Le bateau de pêche japonais irradié en 1954 par Castle Bravo allait en devenir un symbole ; l'irradiation des populations des îles Marshall émeut également l'opinion internationale. Plusieurs conférences se succèdent alors. Bertrand Russell et Albert Einstein publient un manifeste contre les essais de Bikini, resté célèbre. Les années 1954-1955 forment un tournant décisif, car les craintes inspirées par le nucléaire militaire, jusque-là partagées par des cercles restreints de spécialistes, se propagent au sein de l'opinion publique internationale. Un puissant mouvement populaire pour l'arrêt des essais et pour le désarmement nucléaire est lancé, alors qu'il avait avorté lors de la création de l'Organisation des Nations unies, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La pression de l'opinion publique, mais aussi les progrès réalisés dans la simulation numérique des essais nucléaires, nouveau champ du progrès technologique et militaire, orientent le gouvernement américain vers un arrêt unilatéral de ses essais nucléaires (1958). C'est pour lui l'occasion d'un renouvellement de sa diplomatie de ratification d'un traité de non-prolifération, alors que de nouveaux acteurs s'apprêtent à faire leur entrée dans le club nucléaire, notamment la France (1er tir en 1960).
À partir de 1967, les autorités américaines examinent la possibilité d'un retour des habitants de Bikini sur leur atoll, comprenant des travaux de nettoyage des contaminations radio-isotopiques. Celui-ci est effectif à compter de 1970, appuyé sur un programme de production agricole. Le suivi médical des habitants montre toutefois d'importantes contaminations humaines, par la nourriture produite sur place et par l'eau des puits. L'atoll doit à nouveau être évacué en 1978.
Les îles Marshall restèrent, longtemps après l'arrêt des essais nucléaires, sous un statut juridique d'exception du point de vue du droit international. Elles sont toujours le siège d'une puissante implantation militaire classique américaine dans le Pacifique Ouest. La situation de droit ne se régularisa que progressivement, dans les années 1980, pour aboutir à l'indépendance de l'archipel en 1990.
Source : évaluation des Organisations consultatives "
Ces essais nucléaires ont imposé des déplacements de populations et ont irradié fortement certaines zones, empêchant le retour de ces populations plusieurs décennies plus tard.(voir explications ci-dessous)
RONGELAP
http://whc.unesco.org/fr/list/1339
"Entre juillet 1946 et août 1958, 23 essais s'enchainent à Bikini, dont les plus puissants jamais réalisés par l'armée américaine. Le site voisin de l'atoll d'Enewetak, à un peu plus de 300 km à l'ouest, a également été utilisé de 1948 à 1958 (44 explosions). De leur coté, les habitants de Bikini sont déplacés à plusieurs reprises d'atoll en atoll, ceux de Rongelap sont autorisés à retourner dans leur île en 1957, mais c'est un échec car le degré de pollution au césium 137 rend les aliments dangereux.
Suite aux deux bombes sur le Japon, puis à l'opération spectaculaire de Crossroads à Bikini, une série de symboles et d'images se forme dans l'opinion publique internationale, entretenue par les nombreux essais nucléaires des années 1950, tant américains que russes ou britanniques (à partir de 1952). Ils ont une valeur importante et ils jouent un rôle majeur dans l'histoire mondiale de l'après-Seconde Guerre mondiale, jusqu'à aujourd'hui. L'immense champignon nucléaire émergeant en quelques secondes au-dessus de l'océan est une image universellement associée à de telles explosions. Initialement dessiné au Japon, le monstre Godzilla sortant de la mer est devenu une icone populaire de la terreur nucléaire et de son pouvoir infini de dévastation. Dans la mouvance de la diffusion internationale de la culture américaine d'après guerre, la mode du maillot de bain deux pièces est lancée à Paris, sous le nom de « bikini ». Le thème des explosions nucléaires du Pacifique est repris par différents artistes : le peintre Dali, le cinéaste John Huston.
Sur un plan politique, l'équilibre de la terreur né de la guerre froide fut parfaitement illustré par le développement parallèle des tirs nucléaires des deux blocs ; les Soviétiques culminant dans leurs efforts pour rattraper et dépasser les Américains, par la bombe thermonucléaire Big Ivan de 50 mégatonnes (1961).
De tels événements rythmaient un nouvel âge nucléaire, soudain promis à l'espèce humaine. Ouvert à Hiroshima en 1945, il était relancé moins d'un an après à Bikini, alors que la paix était officiellement intervenue entre les belligérants de la Seconde Guerre mondiale. Un puissant sentiment antinucléaire ne pouvait manquer de se développer. Le bateau de pêche japonais irradié en 1954 par Castle Bravo allait en devenir un symbole ; l'irradiation des populations des îles Marshall émeut également l'opinion internationale. Plusieurs conférences se succèdent alors. Bertrand Russell et Albert Einstein publient un manifeste contre les essais de Bikini, resté célèbre. Les années 1954-1955 forment un tournant décisif, car les craintes inspirées par le nucléaire militaire, jusque-là partagées par des cercles restreints de spécialistes, se propagent au sein de l'opinion publique internationale. Un puissant mouvement populaire pour l'arrêt des essais et pour le désarmement nucléaire est lancé, alors qu'il avait avorté lors de la création de l'Organisation des Nations unies, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La pression de l'opinion publique, mais aussi les progrès réalisés dans la simulation numérique des essais nucléaires, nouveau champ du progrès technologique et militaire, orientent le gouvernement américain vers un arrêt unilatéral de ses essais nucléaires (1958). C'est pour lui l'occasion d'un renouvellement de sa diplomatie de ratification d'un traité de non-prolifération, alors que de nouveaux acteurs s'apprêtent à faire leur entrée dans le club nucléaire, notamment la France (1er tir en 1960).
À partir de 1967, les autorités américaines examinent la possibilité d'un retour des habitants de Bikini sur leur atoll, comprenant des travaux de nettoyage des contaminations radio-isotopiques. Celui-ci est effectif à compter de 1970, appuyé sur un programme de production agricole. Le suivi médical des habitants montre toutefois d'importantes contaminations humaines, par la nourriture produite sur place et par l'eau des puits. L'atoll doit à nouveau être évacué en 1978.
Les îles Marshall restèrent, longtemps après l'arrêt des essais nucléaires, sous un statut juridique d'exception du point de vue du droit international. Elles sont toujours le siège d'une puissante implantation militaire classique américaine dans le Pacifique Ouest. La situation de droit ne se régularisa que progressivement, dans les années 1980, pour aboutir à l'indépendance de l'archipel en 1990.
Source : évaluation des Organisations consultatives "
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
Je viens de retrouver Limérat! grâce à Catherine Millet, dans ArtPress.
Dans l'expo "Carambolages", au Grand Palais, il y a une carte en bâtonnets des Iles Marshall,
et elle pense à Francis Limérat et
CM a écrit:à cette génération à laquelle il appartient qui s'est trouvée confrontée à l'ouverture totale de l'espace pictural et à la nécessité de le restructurer.
http://www.baudoin-lebon.com/fr/artistes/oeuvres/10766/francis-limerat
Bien sûr il y avait Dezeuze à ce moment, cité plus haut.
J'en profite pour dire que j'ai vu cette expo à Paris en janvier - que du bonheur --
et cadeau!! pour finir:
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
alainAdmin a écrit:
J'en profite pour dire que j'ai vu cette expo à Paris en janvier - que du bonheur --
Ben, tu ne nous as pas raconté ça!?!!!!!
On veut un topo détaillé sur cette expo!!!! Et toc
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
L'interview de Dezeuze est super, c'est le meilleur topo
Re: Cartes en bâtonnets et art contemporain (ou plus ancien)
c'est marrant , aujourdhui je tombe sur ça dans mon journal préféré:
Picasso Project for a Monument to Guillaume Apollinaire
Picasso Project for a Monument to Guillaume Apollinaire
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