Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
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Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
Du temps où j'étais étudiant, au siècle dernier, à Paris, j'allais souvent à l'Animathèque, l'équivalent de la Cinémathèque pour le cinéma d'animation.
J'y ai découvert de nombreuses petites merveilles. C'étaient des films rares difficiles à voir.
Ils ont été peu édités, par la suite, en cassettes video ou en DVD, mais on les trouve presque tous maintenant sur Youtube ou équivalents. Encore faut-il savoir que chercher....
Je propose un florilège de ces raretés méconnues. A déguster tranquillement en prenant le temps des films anciens, aux rythmes parfois lents comparés à nos habitudes actuelles. Mais je crois que ça vaut le coup!
Len Lye
Charley Bowers
Robert Lapoujade
Gianluigi Toccafondo
Jean-François Laguionie
Valérian Borowczyk
Jean-Christophe Villard
Oskar Fischinger
Berthold Bartosh
Zbigniew Rybczynski
Dudok de Wit
Norman McLaren
Jiri Trnka
Caroline Leaf
J'y ai découvert de nombreuses petites merveilles. C'étaient des films rares difficiles à voir.
Ils ont été peu édités, par la suite, en cassettes video ou en DVD, mais on les trouve presque tous maintenant sur Youtube ou équivalents. Encore faut-il savoir que chercher....
Je propose un florilège de ces raretés méconnues. A déguster tranquillement en prenant le temps des films anciens, aux rythmes parfois lents comparés à nos habitudes actuelles. Mais je crois que ça vaut le coup!
Len Lye
Charley Bowers
Robert Lapoujade
Gianluigi Toccafondo
Jean-François Laguionie
Valérian Borowczyk
Jean-Christophe Villard
Oskar Fischinger
Berthold Bartosh
Zbigniew Rybczynski
Dudok de Wit
Norman McLaren
Jiri Trnka
Caroline Leaf
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Ven 20 Mai 2016 - 19:06, édité 18 fois
Len Lye
A peu près de la même époque - 1935 37 - mais dans un style très différent, les films peints directement sur pellicules par l'artiste néo zélandais Leonard Charles Huia Lye, dit Len Lye.
Ils ressemblent à des films expérimentaux, mais en fait ce sont des films publicitaires! Colour Box et Trade Tatoo pour la poste, Kaleidoscope pour une marque de cigarettes!
C'est super réjouissant et énergisant!
Colour box (1935)
Kaleidoscope (1935)
Dans un style incroyablement "pop" avec trente ans d'avance
Rainbow Dance (1936)
Trade Tatoo (1937)
Ils ressemblent à des films expérimentaux, mais en fait ce sont des films publicitaires! Colour Box et Trade Tatoo pour la poste, Kaleidoscope pour une marque de cigarettes!
C'est super réjouissant et énergisant!
Colour box (1935)
Kaleidoscope (1935)
Dans un style incroyablement "pop" avec trente ans d'avance
Rainbow Dance (1936)
Trade Tatoo (1937)
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mer 1 Nov 2017 - 22:23, édité 2 fois
Charley Bowers
Totalement foutrak, déjanté, surréaliste, le génial et méconnu Charley Bowers
(Pour Alain : c'est le type dont parle Didi Huberman dans sa conférence, en relation avec la danse de flamenco, Long et Dovjenko, Bricolo et sa machine à danser....)
It's a bird (1930)
Now you tell one (1926)
Ne pas manquer l'arbre à chats !!!!!!
(Pour Alain : c'est le type dont parle Didi Huberman dans sa conférence, en relation avec la danse de flamenco, Long et Dovjenko, Bricolo et sa machine à danser....)
It's a bird (1930)
Now you tell one (1926)
Ne pas manquer l'arbre à chats !!!!!!
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mer 1 Nov 2017 - 22:28, édité 6 fois
Robert Lapoujade (1921 -1993)
Peinture animée directement sous la caméra, en prise de vue image par image:
"Trois portraits d'un oiseau qui n'existe pas" de Robert Lapoujade (1965)
Magnifique! Quelques images ci-dessous
http://www.ina.fr/video/CPF86641631
"Trois portraits d'un oiseau qui n'existe pas" de Robert Lapoujade (1965)
Magnifique! Quelques images ci-dessous
http://www.ina.fr/video/CPF86641631
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Dim 31 Jan 2016 - 14:45, édité 2 fois
Re: Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
Merci!
on va commencer à regarder ce soir ou demain.
Et toi?
ni toi ni Langlois n'avaient numérisé "Tendre moignon" ??
on va commencer à regarder ce soir ou demain.
Et toi?
ni toi ni Langlois n'avaient numérisé "Tendre moignon" ??
gougle a écrit:
Aucune vidéo ne correspond à votre recherche (tendre moignon amir langlois).
Suggestions :
Vérifiez l’orthographe des termes de recherche.
Essayez d'autres mots.
Utilisez des mots clés plus généraux.
Spécifiez un moins grand nombre de mots.
Re: Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
alainAdmin a écrit:
ni toi ni Langlois n'avaient numérisé "Tendre moignon" ??
Ben non... Chai pas si j'en serais très satisfait, avec le recul...
Il est quand même répertorié ici, dans les courts métrages de 1980:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_films_d'animation_fran%C3%A7ais
Bref, ce n'est pas le sujet.
Mais quand on voit cette liste de films inconnus, oubliés, on se dit qu'il y a surement des merveilles dans tout ça!
Laminées par nos systèmes de production / diffusion du cinéma....
Gianluigi Toccafondo
Gianluigi Toccafondo
(Pour Alain: je crois bien que c'est lui qui a fait le générique du début de Mia madre de Moretti)
Je n'arrive pas à trouver "Le criminel" Le truc qu'on trouve sur youtube n'est pas le vrai film, le son n'est pas le bon!
La pista (1993)
https://www.dailymotion.com/video/x20rw7_gianluigi-toccafondo-la-pista_shortfilms
La coda
https://www.dailymotion.com/video/x20ruz_gianluigi-toccafondo-la-coda_shortfilms
Piccola Russia (2004)
Essere morti o essere vivi è la stessa cosa (Pasolini)
(Pour Alain: je crois bien que c'est lui qui a fait le générique du début de Mia madre de Moretti)
Je n'arrive pas à trouver "Le criminel" Le truc qu'on trouve sur youtube n'est pas le vrai film, le son n'est pas le bon!
La pista (1993)
https://www.dailymotion.com/video/x20rw7_gianluigi-toccafondo-la-pista_shortfilms
La coda
https://www.dailymotion.com/video/x20ruz_gianluigi-toccafondo-la-coda_shortfilms
Piccola Russia (2004)
Essere morti o essere vivi è la stessa cosa (Pasolini)
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Dim 31 Jan 2016 - 14:43, édité 1 fois
Jean-François Laguionie
Dans un style qui évoque le Douanier Rousseau, de Jean-François Laguionie
La demoiselle et le violoncelliste (1965)
(animation de papiers découpés)
La demoiselle et le violoncelliste (1965)
(animation de papiers découpés)
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Sam 6 Fév 2016 - 12:18, édité 2 fois
Valérian Borowczyk
Un film noir, totalement désespéré et désespérant, mais magnifique quand même.
Dépressifs s'abstenir....
Les jeux des anges de Valérian Borowczyk (1964)
La version youtube ne rend pas la beauté des dessins de Borowczyk alors j'ajoute quelques images:
Dépressifs s'abstenir....
Les jeux des anges de Valérian Borowczyk (1964)
La version youtube ne rend pas la beauté des dessins de Borowczyk alors j'ajoute quelques images:
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Dim 31 Jan 2016 - 14:42, édité 2 fois
Jean-Christophe Villard
L'e motif de Jean-Christophe Villard (1979)
J'ai rencontré JC Villard à l'époque où il faisait ce film. Il travaillait seul et dessinait sur des feuilles de papier, sans transparent. Tout bouge, y compris le "décor". Au rythme de 24 images par seconde, il faut compter environ 10000 dessins pour 7 minutes de film! Haha!
J'ai rencontré JC Villard à l'époque où il faisait ce film. Il travaillait seul et dessinait sur des feuilles de papier, sans transparent. Tout bouge, y compris le "décor". Au rythme de 24 images par seconde, il faut compter environ 10000 dessins pour 7 minutes de film! Haha!
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Dim 31 Jan 2016 - 14:42, édité 1 fois
Oskar Fischinger
Oskar Fischinger 1
Une idée que je trouve géniale par sa simplicité et son ingéniosité, c'est la "wax machine" inventée et expérimentée au début des années 1920 par Fischinger!
(dans le genre pratique artistique fondée sur un processus...)
Le principe consiste à couper des tranches dans un pain de cire où les couleurs ont été mélangées, et à filmer chaque tranche image par image. Plus les tranches sont fines, plus le mouvement est lent, plus elles sont épaisses, plus il s'accélère. Génial, non?
ça peut se faire avec un couteau, mais avec une machine à trancher le jambon, par exemple, c'est mieux!
Fischinger n'a pas pu aller plus loin que le stade expérimental, voici ce que ça donne:
"wax experiments"
https://vk.com/video-46376037_165361243
Voici des extraits de films réalisés par David Daniels à partir de ce procédé. Je ne suis pas certain que ce soit ce que Fischinger cherchait à obtenir, mais c'est pas triste quand même
https://vimeo.com/6523587
Source:
http://parismage.fr/wax-experiment-excerpt/
Une idée que je trouve géniale par sa simplicité et son ingéniosité, c'est la "wax machine" inventée et expérimentée au début des années 1920 par Fischinger!
(dans le genre pratique artistique fondée sur un processus...)
Le principe consiste à couper des tranches dans un pain de cire où les couleurs ont été mélangées, et à filmer chaque tranche image par image. Plus les tranches sont fines, plus le mouvement est lent, plus elles sont épaisses, plus il s'accélère. Génial, non?
ça peut se faire avec un couteau, mais avec une machine à trancher le jambon, par exemple, c'est mieux!
Fischinger n'a pas pu aller plus loin que le stade expérimental, voici ce que ça donne:
"wax experiments"
https://vk.com/video-46376037_165361243
Voici des extraits de films réalisés par David Daniels à partir de ce procédé. Je ne suis pas certain que ce soit ce que Fischinger cherchait à obtenir, mais c'est pas triste quand même
https://vimeo.com/6523587
Source:
http://parismage.fr/wax-experiment-excerpt/
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Dim 31 Jan 2016 - 14:41, édité 1 fois
Oskar Fischinger
Oskar Fischinger 2
Evidemment, Fischinger, ce sont surtout les films abstraits musicaux.
Source http://arttattler.com/archiveoskarfischinger.html
Voici "Poème optique" (1938) d'après une rhapsodie hongroise de Liszt
Ou Allegretto (1936)
http://www.totalshortfilms.com/ver/pelicula/178
Komposition in Blau (1935) réalisé à l'aide de formes géométriques en volume.
http://www.totalshortfilms.com/ver/pelicula/199
Evidemment, Fischinger, ce sont surtout les films abstraits musicaux.
Source http://arttattler.com/archiveoskarfischinger.html
Voici "Poème optique" (1938) d'après une rhapsodie hongroise de Liszt
Ou Allegretto (1936)
http://www.totalshortfilms.com/ver/pelicula/178
Komposition in Blau (1935) réalisé à l'aide de formes géométriques en volume.
http://www.totalshortfilms.com/ver/pelicula/199
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Sam 6 Fév 2016 - 14:04, édité 1 fois
Berthold Bartosch
Berthold Bartosch: l'Idée (1932)
(26 minutes)
Il a été réalisé à partir de dessins du graveur belge Frans Masereel
http://www.registre-des-arts.com/peinture/frans-masereel-1889/
http://www.frans-masereel.de/15161_Notice_biographique.html
(26 minutes)
Il a été réalisé à partir de dessins du graveur belge Frans Masereel
http://www.registre-des-arts.com/peinture/frans-masereel-1889/
http://www.frans-masereel.de/15161_Notice_biographique.html
Zbigniew Rybczynski
au fait, "Tango" est facilement trouvable sur le web maintenant
ex
https://vimeo.com/90339479
et même "la 4ème dimension"
ex
https://vimeo.com/90339479
et même "la 4ème dimension"
Zbigniew Rybczynski
alainAdmin a écrit:je connaissais pas du tout ceci!!!
"Steps"
Oui, Zbigniew Rybczynski, Zbig pour les intimes, est un cinéaste génial... et peu connu du grand public.
Je trouve formidable l'idée de "Steps". Evidemment, on y est plus sensible quand on connait et aime le Cuirassé Potemkine d'Eisenstein. Si on ne connait pas, on passe à côté.
L'idée formidable -et cruelle - de ce film, c'est de proposer une visite touristique d'un monument du cinéma, de même qu'on visite le sacré coeur ou l'arc de triomphe. Avec ce que cela peut comporter de décalage grinçant entre la violence de la scène de répression du film d'Eisenstein et le comportement des touristes. Et c'est Zbig lui même qui fait le guide!
Steps
Tango
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mer 1 Nov 2017 - 22:36, édité 4 fois
Zbigniew Rybczynski
un truc qui m'avait bien amusé, quand j'ai découvert que "The fourth dimension" était sur le web,
c'est que des tas de bidouilleurs s'étaient mis à utiliser la technique trouvée par Zbig et à exploser leur TV
c'est que des tas de bidouilleurs s'étaient mis à utiliser la technique trouvée par Zbig et à exploser leur TV
Dudok de Wit
Un très beau film du cinéaste hollandais Michaël Dudok de Wit Père et fille,2000
Un concentré de Hollande (la digue, le vent, les vélos...) à faire craquer tous les papas (et leurs filles).
https://www.dailymotion.com/video/x9n12a_father-and-daughter-michael-dudok-d_creation
Un concentré de Hollande (la digue, le vent, les vélos...) à faire craquer tous les papas (et leurs filles).
https://www.dailymotion.com/video/x9n12a_father-and-daughter-michael-dudok-d_creation
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Jeu 25 Fév 2016 - 8:26, édité 1 fois
Dudok de Wit
Jean-Yves Amir a écrit:Un très beau film du cinéaste hollandais Michaël Dudok de Wit Père et fille,2000
ah oui , super , je connais
et je mets un lien qui me semble mieux marcher
Norman McLaren
Norman McLaren a été une des plus fortes découvertes artistiques de ma jeunesse, et 40 ans plus tard je le revois avec toujours autant de plaisir. Je mets juste quelques mots sur lui ici car il faudra qu'un de ces jours je lui consacre un sujet entier...
Il faut voir tous ses films. S'il me fallait en choisir un seul, je dirais... Mosaïque, que j'allais revisionner presque chaque semaine à la bibliothèque du Centre Pompidou quand j'étais étudiant... ou Synchromy, qui m'a tant piqué les yeux la première fois... Ou Blinkity Blank, palme d'or à Cannes en 1955, et oui!
Allez, ce sera Blinkity Blank!
Les dessins sont gravés à la plume directement sur pellicule noire, donc sans caméra. Et il raconte la séduction, la lutte amoureuse, le sexe... il y a même une scène érotique absolument torride... Et le film se termine avec la naissance d'un enfant La vie quoi!
Il dure 5 minutes et demeure pour moi l'un des plus beaux films du monde!
Un film intéressant pour comprendre la technique de McLaren sur le traitement du son, où du moins l'une des nombreuses techniques qu'il a expérimentées:
Quelques mots pour présenter le bonhomme:
L’une des figures les plus marquantes du cinéma canadien (1) et l’un des plus illustres cinéastes d’animation du monde, Norman McLaren a livré, en cinquante années d’activité et cinquante-neuf films, une œuvre protéiforme, fascinante d’inventivité et d’innovation. Une rétrospective de ses films (2), également disponibles dans un coffret DVD (voir compte-rendu), permet pour la première fois d’en appréhender toute la richesse d’un seul regard et de laisser les œuvres, depuis les premiers essais en Ecosse en 1933 jusqu’au dernier film réalisé à l’ONF en 1983, résonner et se répondre entre elles, en une mélodie aussi structurée et géométrique que les musiques que le réalisateur dessinait directement sur la piste son de la pellicule.
(...)
Les débuts de Norman McLaren mettent en lumière des préoccupations souvent cachées dans la partie la plus connue de son œuvre. Si, dans ses premiers essais (dont il ne reste rien), il dessine déjà directement sur pellicule par économie et par familiarité avec son activité picturale, c’est ensuite essentiellement en prise de vues réelles qu’il fera ses premiers pas. Dans 7 Till 5 (1933), qui a trait à la vie quotidienne de l’école des beaux-arts, il s’inspire ouvertement des effets de montage découverts dans les films russes, tandis que dans Camera Makes Whoopee (1935), sur le bal de l’école, il semble expérimenter toutes les possibilités de la caméra (fondus, enchaînements, surimpressions…) sans avoir encore vu L’Homme à la caméra. C’est en 1936 qu’il introduit dans son œuvre deux dimensions essentielles : un discours engagé et l’animation. Né à la veille de la Grande Guerre, le 11 avril 1914, il voit à vingt-deux ans les signes annonciateurs d’un nouveau conflit mondial : proche du Parti communiste, il se rend en Espagne au côté des Républicains, où il est cameraman pour le documentaire The Defence of Madrid d’Ivor Montagu. L’expérience le marque profondément et forge sa conscience politique et sociale, teintée d’un pacifisme farouche qu’il clame dans Hell Unlimited (1936), film mélangeant prises de vues réelles dessins et objets animés, coréalisé avec Hélène Biggar. John Grierson, qui a repéré McLaren au Scottish Amateur Film Festival à travers ses films animant des abstractions ou peints sur pellicule, l’engage au service cinématographique des postes britanniques, où il lui fera réaliser, pour le « discipliner », des documentaires didactiques sur l’impression de l’annuaire de Londres (Book Bargain), le parcours postal d’un paquet (News for the Navy), ou encore, plus proche des préoccupations de McLaren, les rêves d’un couple désargenté (Mony a Pickle). Dessiné sur pellicule, largement improvisé, inspiré par l’esthétique de la métamorphose à l’œuvre dans Fantasmagorie d’Emile Cohl, qui est resté gravé dans sa mémoire, autant que par le processus de transposition des mécanismes du rêve découverts chez les surréalistes, Love on the Wing (1938) heurte son commanditaire, le Post Office Airmail Service, qui le juge trop fantaisiste et refuse de le distribuer. McLaren voit néanmoins dans le résultat obtenu la confirmation de ses intuitions au sujet du cinéma sans caméra, qu’il perfectionnera sans cesse et qui sera couronné de succès avec Blinkity BlaBlinkity Blanknk, ballet échevelé de deux oiseaux, Palme d’or du court métrage à Cannes en 1955. (...)
Source http://gciment.free.fr/caessaimclaren.htm
Il faut voir tous ses films. S'il me fallait en choisir un seul, je dirais... Mosaïque, que j'allais revisionner presque chaque semaine à la bibliothèque du Centre Pompidou quand j'étais étudiant... ou Synchromy, qui m'a tant piqué les yeux la première fois... Ou Blinkity Blank, palme d'or à Cannes en 1955, et oui!
Allez, ce sera Blinkity Blank!
Les dessins sont gravés à la plume directement sur pellicule noire, donc sans caméra. Et il raconte la séduction, la lutte amoureuse, le sexe... il y a même une scène érotique absolument torride... Et le film se termine avec la naissance d'un enfant La vie quoi!
Il dure 5 minutes et demeure pour moi l'un des plus beaux films du monde!
Un film intéressant pour comprendre la technique de McLaren sur le traitement du son, où du moins l'une des nombreuses techniques qu'il a expérimentées:
Quelques mots pour présenter le bonhomme:
L’une des figures les plus marquantes du cinéma canadien (1) et l’un des plus illustres cinéastes d’animation du monde, Norman McLaren a livré, en cinquante années d’activité et cinquante-neuf films, une œuvre protéiforme, fascinante d’inventivité et d’innovation. Une rétrospective de ses films (2), également disponibles dans un coffret DVD (voir compte-rendu), permet pour la première fois d’en appréhender toute la richesse d’un seul regard et de laisser les œuvres, depuis les premiers essais en Ecosse en 1933 jusqu’au dernier film réalisé à l’ONF en 1983, résonner et se répondre entre elles, en une mélodie aussi structurée et géométrique que les musiques que le réalisateur dessinait directement sur la piste son de la pellicule.
(...)
Les débuts de Norman McLaren mettent en lumière des préoccupations souvent cachées dans la partie la plus connue de son œuvre. Si, dans ses premiers essais (dont il ne reste rien), il dessine déjà directement sur pellicule par économie et par familiarité avec son activité picturale, c’est ensuite essentiellement en prise de vues réelles qu’il fera ses premiers pas. Dans 7 Till 5 (1933), qui a trait à la vie quotidienne de l’école des beaux-arts, il s’inspire ouvertement des effets de montage découverts dans les films russes, tandis que dans Camera Makes Whoopee (1935), sur le bal de l’école, il semble expérimenter toutes les possibilités de la caméra (fondus, enchaînements, surimpressions…) sans avoir encore vu L’Homme à la caméra. C’est en 1936 qu’il introduit dans son œuvre deux dimensions essentielles : un discours engagé et l’animation. Né à la veille de la Grande Guerre, le 11 avril 1914, il voit à vingt-deux ans les signes annonciateurs d’un nouveau conflit mondial : proche du Parti communiste, il se rend en Espagne au côté des Républicains, où il est cameraman pour le documentaire The Defence of Madrid d’Ivor Montagu. L’expérience le marque profondément et forge sa conscience politique et sociale, teintée d’un pacifisme farouche qu’il clame dans Hell Unlimited (1936), film mélangeant prises de vues réelles dessins et objets animés, coréalisé avec Hélène Biggar. John Grierson, qui a repéré McLaren au Scottish Amateur Film Festival à travers ses films animant des abstractions ou peints sur pellicule, l’engage au service cinématographique des postes britanniques, où il lui fera réaliser, pour le « discipliner », des documentaires didactiques sur l’impression de l’annuaire de Londres (Book Bargain), le parcours postal d’un paquet (News for the Navy), ou encore, plus proche des préoccupations de McLaren, les rêves d’un couple désargenté (Mony a Pickle). Dessiné sur pellicule, largement improvisé, inspiré par l’esthétique de la métamorphose à l’œuvre dans Fantasmagorie d’Emile Cohl, qui est resté gravé dans sa mémoire, autant que par le processus de transposition des mécanismes du rêve découverts chez les surréalistes, Love on the Wing (1938) heurte son commanditaire, le Post Office Airmail Service, qui le juge trop fantaisiste et refuse de le distribuer. McLaren voit néanmoins dans le résultat obtenu la confirmation de ses intuitions au sujet du cinéma sans caméra, qu’il perfectionnera sans cesse et qui sera couronné de succès avec Blinkity BlaBlinkity Blanknk, ballet échevelé de deux oiseaux, Palme d’or du court métrage à Cannes en 1955. (...)
Source http://gciment.free.fr/caessaimclaren.htm
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Ven 20 Mai 2016 - 20:48, édité 1 fois
Jiri Trnka
De Trnka, bien sûr, il faut revoir La Main, son dernier film, en 1965.
La main, symbole ici de toutes les oppressions.
Je garde aussi le souvenir ébloui par la magie de Songe d'une nuit d'été (1959) que j'avais vu à Annecy quand j'étais gamin.
Le film entier
La main, symbole ici de toutes les oppressions.
Je garde aussi le souvenir ébloui par la magie de Songe d'une nuit d'été (1959) que j'avais vu à Annecy quand j'étais gamin.
Le film entier
Dernière édition par Jean-Yves Amir le Mer 1 Nov 2017 - 22:57, édité 3 fois
Re: Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
Je poursuis avec un hommage à Caroline Leaf, grande dame du cinéma d'animation, qui va fêter ses 70 ans bientôt, ce mois d'août 2016.
Elle a développé une technique très particulière d'animation de sable en "ombre chinoise" sur un écran lumineux. Elle utilise la fluidité de ce matériau pour le travailler, le dessiner, le modeler image par image. Elle a aussi expérimenté selon le même principe la peinture à l'huile sur verre.
Le site officiel http://www.carolineleaf.com/
Caroline Leaf fait une démonstration de sa technique ici, à 4 minutes
L'histoire du "hibou qui avait épousé une oie" (1974), d'après une légende inuit (dont l'enregistrement constitue la bande son) est un de ses chefs d'oeuvre. A 4mn52s, écoutez bien le chant qui accompagne le vol des oies...
Et ça, c'est pour toi Alain:
La Métamorphose de M. Samsa, d'après Kafka (1977)
A mon sens, une des interprétations cinématographiques les plus fortes de l'écrivain.
Un autre film magnifique, La rue, de 1976, en peinture à l'huile animée.
Qui dit tant, avec tellement de force, les relations des jeunes avec les vieux.
Elle a développé une technique très particulière d'animation de sable en "ombre chinoise" sur un écran lumineux. Elle utilise la fluidité de ce matériau pour le travailler, le dessiner, le modeler image par image. Elle a aussi expérimenté selon le même principe la peinture à l'huile sur verre.
Le site officiel http://www.carolineleaf.com/
Caroline Leaf fait une démonstration de sa technique ici, à 4 minutes
L'histoire du "hibou qui avait épousé une oie" (1974), d'après une légende inuit (dont l'enregistrement constitue la bande son) est un de ses chefs d'oeuvre. A 4mn52s, écoutez bien le chant qui accompagne le vol des oies...
Et ça, c'est pour toi Alain:
La Métamorphose de M. Samsa, d'après Kafka (1977)
A mon sens, une des interprétations cinématographiques les plus fortes de l'écrivain.
Un autre film magnifique, La rue, de 1976, en peinture à l'huile animée.
Qui dit tant, avec tellement de force, les relations des jeunes avec les vieux.
Re: Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
Un excellent film explicatif sur le code du travail et les dangers du projet de loi El Kohmri
Une vidéo réalisée par neijie et L’insurgé.
Une vidéo réalisée par neijie et L’insurgé.
Re: Merveilles oubliées ou méconnues du court métrage d'animation
Mon fils le compositeur doit analyser le son/musique d'un film d'avant 1990.
Nous avons eu moultes discutions pour le choix et finalement il a choisit "Akira"
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19478127&cfilm=6429.html
Nous avons eu moultes discutions pour le choix et finalement il a choisit "Akira"
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19478127&cfilm=6429.html
. a écrit:Mise en images pour le cinema d'une bande dessinée apocalyptique sur les débuts du XXIe siecle dans la megapole de Neo-Tokyo au Japon.
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