August Macke, tombé amoureux
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August Macke, tombé amoureux
Je suis, il y a peu, tombé amoureux de ce portrait peint par August Macke en 1909.
Pourquoi, comment, est-il si beau?

Pourquoi, comment, est-il si beau?

Dernière édition par Jean-Yves Amir le Sam 12 Nov 2016 - 11:36, édité 1 fois
Amour, tonalité et comparaisons
D'accord avec toi, Jean - Yves.
La beauté du modèle, la puissance de son regard et la qualité de cet autre regard, celui - du peintre porté sur celle qu'il aime, y sont pour beaucoup, mais il y a aussi l'éclairage du modèle par en dessous et, par ailleurs, le langage plastique d'August Macke :
C'est une peinture plus lisse, plus douce de facture et sensiblement plus tonale que celles des autres peintres expressionnistes de son époque. Sur le visage, il renonce à saturer ses couleurs et les soumet à la valeur, laquelle dépend de la couleur de la chose représentée mais aussi de son éclairage. Celle conception allait universellement de soi avant le fauvisme et l'expressionnisme mais cela n'explique pas tout car le langage plastique relativement classique qui est le sien vers 1909 est loin de donner toujours des résultats du même niveau. Ce portrait a bel et bien quelque chose de miraculeux. Peu de portraits résisteraient à la comparaison. Peut - être celui de Berthe Morizot par Manet.
La beauté du modèle, la puissance de son regard et la qualité de cet autre regard, celui - du peintre porté sur celle qu'il aime, y sont pour beaucoup, mais il y a aussi l'éclairage du modèle par en dessous et, par ailleurs, le langage plastique d'August Macke :
C'est une peinture plus lisse, plus douce de facture et sensiblement plus tonale que celles des autres peintres expressionnistes de son époque. Sur le visage, il renonce à saturer ses couleurs et les soumet à la valeur, laquelle dépend de la couleur de la chose représentée mais aussi de son éclairage. Celle conception allait universellement de soi avant le fauvisme et l'expressionnisme mais cela n'explique pas tout car le langage plastique relativement classique qui est le sien vers 1909 est loin de donner toujours des résultats du même niveau. Ce portrait a bel et bien quelque chose de miraculeux. Peu de portraits résisteraient à la comparaison. Peut - être celui de Berthe Morizot par Manet.
Dernière édition par Jean - Pierre Pyat le Dim 17 Mai 2015 - 5:55, édité 1 fois
Jean-Pierre Pyat- Messages : 9
Date d'inscription : 02/05/2015
Re: August Macke, tombé amoureux
Oui, ces deux aspects - biographique et charnière artistique - se conjuguent dans cette oeuvre d'une manière extraordinaire.
En 1909, Macke est un jeune peintre de 22 ans!
Il sort à peine de ses études artistiques, découvre à Paris l'impressionnisme puis le fauvisme : tout va très vite, il est en plein bouleversement pictural et se cherche .
Il a rencontré Elisabeth à l'age de 16 ans, il est amoureux d'elle depuis six ans lorsqu'ils se marient cette même année 1909, et l'on sent dans leur face à face, entre modèle et peintre, un échange d'une incroyable intensité.
Les deux "systèmes" picturaux, le tonal, appris durant ses études, et celui de la couleur découvert chez les fauves, se percutent. Mais au lieu de les laisser se contrarier, Macke réussit ici à les équilibrer miraculeusement tout en les maintenant sous tension.
Tenir ensemble ces deux "systèmes", ces deux "logiques", relève de la prouesse.
Aaaargh, cette touche de bleu cobalt qui fait tache de lumière dans l'ombre sous le collier, tout à côté du grand aplat noir à droite!

En 1909, Macke est un jeune peintre de 22 ans!
Il sort à peine de ses études artistiques, découvre à Paris l'impressionnisme puis le fauvisme : tout va très vite, il est en plein bouleversement pictural et se cherche .
Il a rencontré Elisabeth à l'age de 16 ans, il est amoureux d'elle depuis six ans lorsqu'ils se marient cette même année 1909, et l'on sent dans leur face à face, entre modèle et peintre, un échange d'une incroyable intensité.
Les deux "systèmes" picturaux, le tonal, appris durant ses études, et celui de la couleur découvert chez les fauves, se percutent. Mais au lieu de les laisser se contrarier, Macke réussit ici à les équilibrer miraculeusement tout en les maintenant sous tension.
Tenir ensemble ces deux "systèmes", ces deux "logiques", relève de la prouesse.
Aaaargh, cette touche de bleu cobalt qui fait tache de lumière dans l'ombre sous le collier, tout à côté du grand aplat noir à droite!

Re: August Macke, tombé amoureux
Cet équilibre est en effet miraculeux, Jean - Yves. Dans le modelé du visage, il concilie une attention scrupuleuse aux variations de valeurs et de teintes, ce qui relève d'une formation académique de bon aloi, et un degré de saturation des teintes tout à fait audacieux pour l'époque.
Dans ce montage, j'ai extrait différents détails du modelé. Le dernier, gris - mauve, vient de la commissure des lèvres. Sur la peinture, la même couleur est perçue par le jeu des contrastes simultanés comme un gris - bleu très subtil du fait de l'environnement ocre - jaune.
Souvent, les plus belles couleurs d'un tableau sont celles qu'on n'y a pas mises.

Dans ce montage, j'ai extrait différents détails du modelé. Le dernier, gris - mauve, vient de la commissure des lèvres. Sur la peinture, la même couleur est perçue par le jeu des contrastes simultanés comme un gris - bleu très subtil du fait de l'environnement ocre - jaune.
Souvent, les plus belles couleurs d'un tableau sont celles qu'on n'y a pas mises.

Jean-Pierre Pyat- Messages : 9
Date d'inscription : 02/05/2015
Re: August Macke, tombé amoureux


Superbes également ces deux façons de traiter le manteau :
- d'un côté, à la lumière, des tons de violet qui dessinent ses plis,
- de l'autre, dans l'ombre, un pur aplat noir sans le moindre détail!
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