Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Un bon site pour l'étymologie des noms des îlots des Écrehou :
http://members.societe-jersiaise.org/sdllj/ecrehous.html
Pour Marmotière, le paradoxe est dans le fait que les ruines du petit monastère se trouvent sur Maître Île et non sur Marmotière. Marmotière est aussi Marmoutière. On y retrouve Moutier, comme dans Moustier, Noirmoutier, etc... : Monastère. Sur tout ce que j'ai lu pour le moment l'étymologie de Marmotière reste énigmatique.
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:41, édité 5 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Ah bon, il y avait là un petit monastère?
Car il y a aussi l'abbaye de Marmoutier, près de Tours.
Car il y a aussi l'abbaye de Marmoutier, près de Tours.
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Oui, en 1203, Pierre de Préaux concéda les Écréhou à l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Val-Richer, non loin de Lisieux.
Voici quelques documents montrant les ruines du prieuré et son emplacement sur Maître Île :
Le choix de cet emplacement par les moines pose question : Les maisonnettes sont actuellement presque toutes entassées sur Marmotière, bien plus petite que Maître Île, où il n'y a actuellement qu'une maison - et au nord de cet îlot-. J'ai pensé à des raisons de protection par rapport aux tempêtes, mais alors pourquoi les moines de 1204 ont ils choisi Maître Île et non Marmotière ? 810 ans séparent 1204 de 2014 : Quelque chose a changé dans l'environnement des Écréhou en 804 ans, expliquant que les moines n'auraient pas choisi Maître Île 804 ans plus tard... Le niveau de la mer ?
Ou alors des questions de propriété ? Qui possède Marmotière, qui possède Maître Île ?
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:41, édité 5 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Reprenons les "secteurs de vulnérabilité" des Écréhou, définis plus haut :
Nous avons vu que le secteur 2, du nord-ouest au nord, est bien protégé par un grand platier rocheux :
Cette photo est grosso modo prise vers le nord-ouest de Blanqu'Île. Les vagues issues du nord-ouest ou du nord
rencontrent des hauts fonds et déferlent avant de toucher Blanqu'Île. Mais c'est à voir de près, car tout dépend
de la hauteur des vagues et de la hauteur d'eau au-dessus de ces hauts fonds, donc de l'heure de la marée et de
son coefficient. Le nord semble cependant moins protégé que le nord-ouest .
Le secteur 1, ouvert aux grandes houles issues de l'Atlantique, est doublement protégé par les hauts fonds des
Dirouilles, à l'ouest des Écréhou, et par ceux de l'ouest des îlots habités des Écréhou :
On remarque sur cette carte que la Vielle est la Vieille.
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:42, édité 4 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Même si le fetch y est plus court que dans les secteurs 1 et 2, seul le secteur 3 semble bien moins protégé.
Et la première à y faire face est précisément ... Maître Île :
Dernière édition par Northman le Ven 27 Jan 2017 - 21:46, édité 1 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Mais continuons cette balade du petit matin à marée basse. Marmotière vu de Blanqu'Île, avec la lune :
Dernière édition par Northman le Ven 27 Jan 2017 - 21:47, édité 2 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Jean-Yves Amir a écrit:Ah bon, il y avait là un petit monastère?
Car il y a aussi l'abbaye de Marmoutier, près de Tours.
Ce qui est frappant, Jean-Yves, c'est que l'abbaye de Marmoutier, près de Tours, se trouvait aussi initialement sur une île :
Les premiers bâtiments de l'abbaye furent construits au pied du coteau, sur la rive droite de la Loire dont le trait de rive était dans l'Antiquité beaucoup plus proche du coteau, l'abbaye étant construite sur un lit d'alluvions fluviatiles qui formaient une île qui a commencé à se former vers 5000 av. J.-C. Par la suite, l'abbaye a étendu son emprise dans la plaine vers la Loire ainsi que sur le coteau qui la surplombait.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Marmoutier_(Tours)
Reste à trouver l'étymologie précise de Marmoutier, et on avancera peut-être dans notre énigme de Marmotière ...
Majus monasterium ici :
http://touraine-insolite.clicforum.fr/t1052-L-Abbaye-de-Marmoutier.htm
Le grand monastère. Tout l'inverse du petit prieuré isolé en pleine mer des Écréhou... Le "Mar" de Marmotière doit avoir une autre origine... à moins que le "Mar" de Marmoutier puisse aussi être autre chose que "majus" ?
Cette hypothèse n'engage que moi :
En 1204 le niveau de la mer est plus bas, c'est pourquoi les moines s'installent au sud de l'actuelle Maître Île sans craindre les tempêtes de secteur sud. A l'époque les actuels îlots Maître Île et Marmotière ne sont pas séparés par les eaux, le niveau étant plus bas. A l'époque on donne à l'île "globale" le nom de "Monastère de la mer", ou "Monastère en mer". "Mare-monasterium", qui deviendra plus tard Marmotier. Avec les siècles le niveau de la mer monte, et les deux îlots se trouvent séparés par les eaux à marée haute. On donne alors, donc beaucoup plus tard, le nom de Maître Île au plus grand, mais Marmotier conserve le nom initial. Je dois étayer par des recherches sur le niveau de la mer depuis le Moyen Âge, mais je suis quasiment certain qu'il a pas mal monté.
09.07.2015 : Le niveau n'a peut-être pas assez monté pour justifier cette hypothèse. Il doit y avoir une autre explication. Questions de propriété ? qui possède Maître-Île ? Qui possède Marmotière ? Ou un autre bâtiment du monastère médiéval aurait existé sur Marmotière ?
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:43, édité 11 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Continuons la balade du petit matin à marée basse. La maisonnette de la petite Brecque a quelque chose
du pavillon standard qui casse pas mal de paysages, un peu partout en France :
Je préfère celle de la grande Brecque :
Dernière édition par Northman le Ven 27 Jan 2017 - 21:48, édité 2 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Le jour gagne sur la nuit. Refaisons un petit tour sur Marmotière. Mon kayak, vu ici à peu près de trois-quarts arrière,
fait 5m05 de longueur totale. Ca donne un peu l'échelle...
La maisonnette au linteau gravé, côté ouest de la placette centrale : 1882.
Les petites fleurs roses sont des arméries maritimes, adaptées aux embruns, et qui signent un substrat siliceux. Elles
n'existent pas sur les côtes calcaires.
Dernière édition par Northman le Ven 27 Jan 2017 - 21:49, édité 1 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
La maison centrale de la photo ci-dessus est donc celle du dernier résident permanent ( de 1961 à 1975) des Ecréhou, Alphonse le Gastelois :
Ce film familial est touchant, et on y voit Le Gastelois capturer un homard :
On peut y observer beaucoup d'autres détails intéressants, car ce film a en toute logique au moins 40 ans.
ALPHONSE LE GASTELOIS :
Communication du 5 décembre 2012 par François Rosset
Alphonse Le Gastelois (1914-2012), « l’ermite des Écréhou » :
"L’étrange histoire d’Alphonse Le Gastelois a intrigué et nourri l’imaginaire de nombreux plaisanciers de Carteret se rendant aux Écréhou.
Au printemps 1960, une jeune fille est enlevée de sa chambre et violentée, inaugurant les affreux agissements de la « Bête de Jersey ». Pendant onze ans, un individu revêtu d’affreux accessoires vestimentaires va commettre des crimes sexuels contre des enfants dans le nord-est de l’île de Jersey, à des endroits particuliers tels que sites préhistoriques ou voisinage de dolmens. Ses agissements s’apparentent à ceux de Gilles de Rais, compagnon de guerre de Jeanne d’Arc. La population est terrorisée et la police appelle en renfort des agents de Scotland Yard. Une trentaine de personnes sont interrogées sans succès, parmi lesquelles Alphonse Le Gastelois.
Né le 9 octobre 1914 dans la paroisse de Saint Martin, Alphonse Le Gastelois, fils de François (1859) et de Rose Tardif (1876) était le plus jeune de cinq enfants et d’une demi-sœur. Ses parents étaient des paysans bien connus de la paroisse. Il fréquenta l’école de Saint Martin et fut élevé en français et en jerriais . A l’époque des faits, c’est un paysan de nature étrange et solitaire, sans emploi fixe, qui parcourt la lande de Saint Martin la nuit. Il habite une petite maison de location à Faldouet, dans la paroisse de Saint Martin, vingtaine de Rosel. Comme la Bête selon les descriptions qui en ont été données, Alphonse Le Gastelois porte un vieil imperméable sale et malodorant fermé par une ficelle ; mais il ne mesure que 1m60 alors que la Bête semble mesurer vingt centimètres de plus. Soumis à de nombreux interrogatoires durant un mois, ses vêtements lui sont même retirés pour subir un examen médico-légal. Il nie être l’auteur de ces atrocités « je n’ai jamais eu la moindre relation de cet ordre avec des enfants ou avec une femme » et est enfin relâché, faute de charges, habillé de vêtements provenant des magasins de la police. Mais il avait été donné comme premier suspect et la population le vilipende partout où il va, le poursuit et lui crache dessus.
Humilié, inquiet pour sa vie, Alphonse Le Gastelois décide, sur les conseils de l’avocat Denys Richardson, de s’exiler quelques semaines aux Écréhou, sur l’îlot de Marmotière. Dans un premier temps il y réparera la toiture de la cabane de l’avocat contre un peu d’argent. Alphonse Le Gastelois passera quatorze ans aux Écréhou, d’avril 1961 à juillet 1975, se nourrissant de fruits de mer, d’algues et des vivres laissés ou apportés par des amis jersiais et normands.
Archipel situé à mi chemin de Carteret et de Jersey, les Écréhou offrent un paysage changeant au fil de la marée, quelques îlots seulement émergeant à marée haute de vive eau, tandis qu’à marée basse, par fort coefficient de marée, un vaste désert de rochers inhospitaliers se découvre. La lumière y prend des nuances infinies et les seuls habitants permanents sont les oiseaux de mer, sternes, goëlands, huitriers-pie, cormorans, fous de bassan. Des courants violents le traversent, rendant la navigation délicate.
Au cours de la saison d’été, les jersiais viennent nombreux aux Écréhou, distants d’environ sept nautiques seulement du port de Gorey, et apportent des vivres à Alphonse, qu’on appellera « l’ermite des Écrehou », en échange de la surveillance de leurs maisons, plutôt cabanes d’ailleurs que maisons, serrées les unes contre les autres comme pour se défendre des attaques de la mer lors des tempêtes. Il a les clefs d’une quinzaine d’entre elles sur les vingt-deux que compte l’archipel et peut puiser dans les réserves alimentaires laissées par leurs propriétaires. Mais pendant dix mois de l’année il est seul, ne recevant que de très rares visites d’amis français et jersiais. S’il déplore sa solitude, en revanche il déclare ne jamais s’ennuyer. Il est équipé d’une radio pour écouter les nouvelles et acquiert une grande connaissance de la nature. Même après avoir été complètement blanchi par l’arrestation du vrai coupable des crimes commis contre les enfants en 1971, il reste sur l’archipel, déclarant « Je ne rentrerai pas à moins d’y être obligé. C’est un paradis comparé à ce à quoi j’ai été confronté.»
Des Carterétais viennent aussi aux Écréhou. Avant de repartir ils laissent ce qui leur reste de nourriture en la mettant directement dans la maison d’Alphonse pour ménager sa susceptibilité. Ce soir là ils sont venus à deux bateaux. Ils invitent Alphonse à dîner. Ce dernier a fait honneur au repas, et au bordeaux. Après le dîner ses hôtes retournent à bord pour dormir. Un peu plus tard, Alphonse s’amuse à lancer des fusées rouges. Il fait nuit. Bientôt un hélicoptère survole l’archipel, réveillant les dormeurs. Angoissés, les équipages reprennent la mer pour Carteret le lendemain matin, scrutant la mer, s’attendant à découvrir un naufrage sur leur route. Il n’en est rien, mais à leur arrivée à Carteret ils sont accueillis par la gendarmerie maritime qui vérifie leur stock de fusées.
Une nouvelle agression se produit encore à Jersey en 1963. Certains pensent qu’Alphonse en est l’auteur, arguant du fait qu’il aurait pu facilement faire un aller-retour à Jersey en bateau, et des habitants vengeurs de sa paroisse brisent les vitres de sa maison. La méfiance dont il est l’objet ne s’éteint que par la découverte du vrai coupable, en 1971. Édouard Paisnel, de la paroisse de Grouville, se croyait l’héritier spirituel de Gilles de Rais, ce français compagnon de Jeanne d’Arc comme on l’a vu qui se livrait à des séances de magie noire au cours desquelles des centaines d’enfants furent torturés et violés, et qui a inspiré à Charles Perrault le conte Barbe bleue. Édouard Paisnel perpétuait ses crimes les nuits de pleine lune, masqué et costumé afin de n’être pas reconnu. Cela ne l’empêchait pas de faire tous les ans office de Père Noël à l’orphelinat des Hauts de la Garenne. Le 17 juillet 1971, il est arrêté en essayant de fuir un barrage de police. Il emportait dans son véhicule des pièces de son déguisement. Convaincu de 13 actes de viol, il est condamné à 30 ans de prison et meurt en captivité en 1994. Sa femme Joan a écrit un livre, The beast of Jersey , paru en 1972, où elle dévoile notamment l’obsession de son mari pour le satanisme et l’existence d’une pièce secrète dans la maison renfermant des objets utilisés pour de la magie noire.
Alphonse Le Gastelois retourna brièvement à Jersey, arrêté pour le vol présumé d’une paire de jumelles dans une cabane de l’île. Il fut défendu par l’avocat Richard Falle, qui fit venir à la barre des témoins Reg Nicolle, professeur au Victoria College, à qui il demanda de décrire la personnalité du prévenu. Reg Nicolle répondit : « Il était un amer pour ceux qui étaient perdus en mer. Il réchauffait ceux qui avaient froid. Il réconfortait ceux qui étaient en détresse. » Le juge fit remarquer à M. Nicolle que cela n’avait rien à voir avec l’affaire et qu’on ne l’avait pas prié de décrire Robin des Bois. Il répliqua : « Je n’ai jamais rencontré Robin des Bois» ce qui provoqua un éclat de rire parmi les membres de la Cour. Alphonse fut acquitté et retourna aux Écréhou. Alphonse Le Gastelois, complètement blanchi, et habitant les Écréhou depuis plus de dix ans, imagine avec la complicité de ses deux amis avocats, Denis Richardson et Richard Falle, de réclamer en vertu du droit coutumier normand, en usage à Jersey, de devenir le représentant sur l’archipel du souverain, le duc de Normandie (en la personne de la reine d’Angleterre). Cela aurait pour conséquence de séparer les Écréhou du bailliage de Jersey. Cette requête, adressée au Conseil privé de la reine en sa qualité de duc de Normandie et qui avait été précédée d’une clameur de haro, fut rejetée au motif d’irrecevabilité. La période nécessaire pour qu’une terre abandonnée puisse donner lieu à la création d’un bailliage est en effet de quarante ans et un jour et non de dix ans et un jour.
Alphonse devait cependant avoir encore affaire avec la justice. En 1975 les Etats de Jersey envoyèrent des hommes aux Écréhou pour supprimer les lapins, censés avoir été introduits par Alphonse Le Gastelois pour se nourrir. Ils pullulaient et menaçaient la rare végétation de l’archipel. Après avoir tiré les animaux, les hommes retournèrent sur Marmotière, l’île principale, où ils découvrirent de la fumée s’élevant de la cabane de Lady Trent, l’unique maison de Maître Île, les Autelets, détruite par un incendie. Ils suspectèrent Alphonse d’avoir mis le feu et les Etats de Jersey décidèrent de son arrestation et de son retour à Jersey. Ils se tournèrent alors vers Alain Blancheton, plus tard maître de port de Carteret, devenu un ami d’Alphonse au cours de ses nombreuses visites aux Écréhou. John Germain, centenier de Saint Martin, lui demanda d’être présent sur l’île lorsqu’on viendrait arrêter Alphonse. Il vainquit la réticence d’Alain Blancheton en lui disant qu’ils savaient Alphonse innocent, mais qu’il valait mieux pour lui revenir à Jersey pour être innocenté que de rester sur l’archipel. « Il valait mieux qu’il soit calme » dit Alain Blancheton. « Nous [Alphonse et moi] étions assis côte à côte lorsque le Duchesse de Normandy, le bateau des Etats de Jersey, arriva pour l’emmener, le 18 juillet 1975. Il se tourna vers moi et dit : « Vé tu bi La Duchesse…y vont l’prendre, l’pauvre bougre ». Alphonse Le Gastelois fut emprisonné trois mois avant son procès, et, selon l’avocat Falle, qui le représentait pour la deuxième fois, il avait pris beaucoup de poids, faisant trois repas par jour en prison.
M. Falle déclara qu’un tir de fusil avait pu provoqué un départ d’incendie, et que M. Le Gastelois, ne sachant nager, n’avait pu se rendre sur l’île où avait pris le feu compte tenu de la hauteur de la marée. Les témoins qu’il avait requis l’appuyèrent. Alphonse Le Gastelois fut déclaré non coupable. Sur le conseil de son avocat et de ses amis, Alphonse Le Gastelois, alors âgé de 61 ans, resta à Jersey après son procès et s’installa dans une maison modeste située Dumaresq Street. Il y fit pousser des fruits et des légumes dans un petit jardin et continua à mener une existence austère comme par le passé.
En 1999, le sénateur John Rothwell proposa aux Etats de lui allouer 20000 livres en compensation des traitements qui lui avaient été infligés. Il retira sa proposition quand les membres refusèrent de débattre à huis clos.
Alphonse Le Gastelois ne reçut aucun argent public et ne fit l’objet d’aucune apologie publique.
L’âge venant, non marié, sans enfant, Alphonse demeura à Victoria Cottage Homes, une maison de retraite, où il vécut trois ans. Quand sa santé se détériora, il passa quelque temps au General Hospital, avant d’être transféré au Guardian Nursing Home où il passa de nouveau trois ans. Il vécut les dix huit derniers mois de sa vie au Palm Springs nursing home à Trinity Hill où il mourut dimanche 3 juin 2012, jour du jubilé des soixante ans de règne de la reine d’Angleterre Élisabeth II, son duc ! Il était né le 9 octobre 1914 et avait donc près de 98 ans. Il a été inhumé à la chapelle du crématorium du Mont-L’Abbé, à Jersey, mercredi 13 juin, en présence de personnalités françaises et jersiaises, et en particulier de son ami, l’historien Alain Blancheton, à la fois jersiais et français.
Ses cendres seront dispersées au printemps prochain sur les ruines du prieuré des Écrehou."
Source :Au printemps 1960, une jeune fille est enlevée de sa chambre et violentée, inaugurant les affreux agissements de la « Bête de Jersey ». Pendant onze ans, un individu revêtu d’affreux accessoires vestimentaires va commettre des crimes sexuels contre des enfants dans le nord-est de l’île de Jersey, à des endroits particuliers tels que sites préhistoriques ou voisinage de dolmens. Ses agissements s’apparentent à ceux de Gilles de Rais, compagnon de guerre de Jeanne d’Arc. La population est terrorisée et la police appelle en renfort des agents de Scotland Yard. Une trentaine de personnes sont interrogées sans succès, parmi lesquelles Alphonse Le Gastelois.
Né le 9 octobre 1914 dans la paroisse de Saint Martin, Alphonse Le Gastelois, fils de François (1859) et de Rose Tardif (1876) était le plus jeune de cinq enfants et d’une demi-sœur. Ses parents étaient des paysans bien connus de la paroisse. Il fréquenta l’école de Saint Martin et fut élevé en français et en jerriais . A l’époque des faits, c’est un paysan de nature étrange et solitaire, sans emploi fixe, qui parcourt la lande de Saint Martin la nuit. Il habite une petite maison de location à Faldouet, dans la paroisse de Saint Martin, vingtaine de Rosel. Comme la Bête selon les descriptions qui en ont été données, Alphonse Le Gastelois porte un vieil imperméable sale et malodorant fermé par une ficelle ; mais il ne mesure que 1m60 alors que la Bête semble mesurer vingt centimètres de plus. Soumis à de nombreux interrogatoires durant un mois, ses vêtements lui sont même retirés pour subir un examen médico-légal. Il nie être l’auteur de ces atrocités « je n’ai jamais eu la moindre relation de cet ordre avec des enfants ou avec une femme » et est enfin relâché, faute de charges, habillé de vêtements provenant des magasins de la police. Mais il avait été donné comme premier suspect et la population le vilipende partout où il va, le poursuit et lui crache dessus.
Humilié, inquiet pour sa vie, Alphonse Le Gastelois décide, sur les conseils de l’avocat Denys Richardson, de s’exiler quelques semaines aux Écréhou, sur l’îlot de Marmotière. Dans un premier temps il y réparera la toiture de la cabane de l’avocat contre un peu d’argent. Alphonse Le Gastelois passera quatorze ans aux Écréhou, d’avril 1961 à juillet 1975, se nourrissant de fruits de mer, d’algues et des vivres laissés ou apportés par des amis jersiais et normands.
Archipel situé à mi chemin de Carteret et de Jersey, les Écréhou offrent un paysage changeant au fil de la marée, quelques îlots seulement émergeant à marée haute de vive eau, tandis qu’à marée basse, par fort coefficient de marée, un vaste désert de rochers inhospitaliers se découvre. La lumière y prend des nuances infinies et les seuls habitants permanents sont les oiseaux de mer, sternes, goëlands, huitriers-pie, cormorans, fous de bassan. Des courants violents le traversent, rendant la navigation délicate.
Au cours de la saison d’été, les jersiais viennent nombreux aux Écréhou, distants d’environ sept nautiques seulement du port de Gorey, et apportent des vivres à Alphonse, qu’on appellera « l’ermite des Écrehou », en échange de la surveillance de leurs maisons, plutôt cabanes d’ailleurs que maisons, serrées les unes contre les autres comme pour se défendre des attaques de la mer lors des tempêtes. Il a les clefs d’une quinzaine d’entre elles sur les vingt-deux que compte l’archipel et peut puiser dans les réserves alimentaires laissées par leurs propriétaires. Mais pendant dix mois de l’année il est seul, ne recevant que de très rares visites d’amis français et jersiais. S’il déplore sa solitude, en revanche il déclare ne jamais s’ennuyer. Il est équipé d’une radio pour écouter les nouvelles et acquiert une grande connaissance de la nature. Même après avoir été complètement blanchi par l’arrestation du vrai coupable des crimes commis contre les enfants en 1971, il reste sur l’archipel, déclarant « Je ne rentrerai pas à moins d’y être obligé. C’est un paradis comparé à ce à quoi j’ai été confronté.»
Des Carterétais viennent aussi aux Écréhou. Avant de repartir ils laissent ce qui leur reste de nourriture en la mettant directement dans la maison d’Alphonse pour ménager sa susceptibilité. Ce soir là ils sont venus à deux bateaux. Ils invitent Alphonse à dîner. Ce dernier a fait honneur au repas, et au bordeaux. Après le dîner ses hôtes retournent à bord pour dormir. Un peu plus tard, Alphonse s’amuse à lancer des fusées rouges. Il fait nuit. Bientôt un hélicoptère survole l’archipel, réveillant les dormeurs. Angoissés, les équipages reprennent la mer pour Carteret le lendemain matin, scrutant la mer, s’attendant à découvrir un naufrage sur leur route. Il n’en est rien, mais à leur arrivée à Carteret ils sont accueillis par la gendarmerie maritime qui vérifie leur stock de fusées.
Une nouvelle agression se produit encore à Jersey en 1963. Certains pensent qu’Alphonse en est l’auteur, arguant du fait qu’il aurait pu facilement faire un aller-retour à Jersey en bateau, et des habitants vengeurs de sa paroisse brisent les vitres de sa maison. La méfiance dont il est l’objet ne s’éteint que par la découverte du vrai coupable, en 1971. Édouard Paisnel, de la paroisse de Grouville, se croyait l’héritier spirituel de Gilles de Rais, ce français compagnon de Jeanne d’Arc comme on l’a vu qui se livrait à des séances de magie noire au cours desquelles des centaines d’enfants furent torturés et violés, et qui a inspiré à Charles Perrault le conte Barbe bleue. Édouard Paisnel perpétuait ses crimes les nuits de pleine lune, masqué et costumé afin de n’être pas reconnu. Cela ne l’empêchait pas de faire tous les ans office de Père Noël à l’orphelinat des Hauts de la Garenne. Le 17 juillet 1971, il est arrêté en essayant de fuir un barrage de police. Il emportait dans son véhicule des pièces de son déguisement. Convaincu de 13 actes de viol, il est condamné à 30 ans de prison et meurt en captivité en 1994. Sa femme Joan a écrit un livre, The beast of Jersey , paru en 1972, où elle dévoile notamment l’obsession de son mari pour le satanisme et l’existence d’une pièce secrète dans la maison renfermant des objets utilisés pour de la magie noire.
Alphonse Le Gastelois retourna brièvement à Jersey, arrêté pour le vol présumé d’une paire de jumelles dans une cabane de l’île. Il fut défendu par l’avocat Richard Falle, qui fit venir à la barre des témoins Reg Nicolle, professeur au Victoria College, à qui il demanda de décrire la personnalité du prévenu. Reg Nicolle répondit : « Il était un amer pour ceux qui étaient perdus en mer. Il réchauffait ceux qui avaient froid. Il réconfortait ceux qui étaient en détresse. » Le juge fit remarquer à M. Nicolle que cela n’avait rien à voir avec l’affaire et qu’on ne l’avait pas prié de décrire Robin des Bois. Il répliqua : « Je n’ai jamais rencontré Robin des Bois» ce qui provoqua un éclat de rire parmi les membres de la Cour. Alphonse fut acquitté et retourna aux Écréhou. Alphonse Le Gastelois, complètement blanchi, et habitant les Écréhou depuis plus de dix ans, imagine avec la complicité de ses deux amis avocats, Denis Richardson et Richard Falle, de réclamer en vertu du droit coutumier normand, en usage à Jersey, de devenir le représentant sur l’archipel du souverain, le duc de Normandie (en la personne de la reine d’Angleterre). Cela aurait pour conséquence de séparer les Écréhou du bailliage de Jersey. Cette requête, adressée au Conseil privé de la reine en sa qualité de duc de Normandie et qui avait été précédée d’une clameur de haro, fut rejetée au motif d’irrecevabilité. La période nécessaire pour qu’une terre abandonnée puisse donner lieu à la création d’un bailliage est en effet de quarante ans et un jour et non de dix ans et un jour.
Alphonse devait cependant avoir encore affaire avec la justice. En 1975 les Etats de Jersey envoyèrent des hommes aux Écréhou pour supprimer les lapins, censés avoir été introduits par Alphonse Le Gastelois pour se nourrir. Ils pullulaient et menaçaient la rare végétation de l’archipel. Après avoir tiré les animaux, les hommes retournèrent sur Marmotière, l’île principale, où ils découvrirent de la fumée s’élevant de la cabane de Lady Trent, l’unique maison de Maître Île, les Autelets, détruite par un incendie. Ils suspectèrent Alphonse d’avoir mis le feu et les Etats de Jersey décidèrent de son arrestation et de son retour à Jersey. Ils se tournèrent alors vers Alain Blancheton, plus tard maître de port de Carteret, devenu un ami d’Alphonse au cours de ses nombreuses visites aux Écréhou. John Germain, centenier de Saint Martin, lui demanda d’être présent sur l’île lorsqu’on viendrait arrêter Alphonse. Il vainquit la réticence d’Alain Blancheton en lui disant qu’ils savaient Alphonse innocent, mais qu’il valait mieux pour lui revenir à Jersey pour être innocenté que de rester sur l’archipel. « Il valait mieux qu’il soit calme » dit Alain Blancheton. « Nous [Alphonse et moi] étions assis côte à côte lorsque le Duchesse de Normandy, le bateau des Etats de Jersey, arriva pour l’emmener, le 18 juillet 1975. Il se tourna vers moi et dit : « Vé tu bi La Duchesse…y vont l’prendre, l’pauvre bougre ». Alphonse Le Gastelois fut emprisonné trois mois avant son procès, et, selon l’avocat Falle, qui le représentait pour la deuxième fois, il avait pris beaucoup de poids, faisant trois repas par jour en prison.
M. Falle déclara qu’un tir de fusil avait pu provoqué un départ d’incendie, et que M. Le Gastelois, ne sachant nager, n’avait pu se rendre sur l’île où avait pris le feu compte tenu de la hauteur de la marée. Les témoins qu’il avait requis l’appuyèrent. Alphonse Le Gastelois fut déclaré non coupable. Sur le conseil de son avocat et de ses amis, Alphonse Le Gastelois, alors âgé de 61 ans, resta à Jersey après son procès et s’installa dans une maison modeste située Dumaresq Street. Il y fit pousser des fruits et des légumes dans un petit jardin et continua à mener une existence austère comme par le passé.
En 1999, le sénateur John Rothwell proposa aux Etats de lui allouer 20000 livres en compensation des traitements qui lui avaient été infligés. Il retira sa proposition quand les membres refusèrent de débattre à huis clos.
Alphonse Le Gastelois ne reçut aucun argent public et ne fit l’objet d’aucune apologie publique.
L’âge venant, non marié, sans enfant, Alphonse demeura à Victoria Cottage Homes, une maison de retraite, où il vécut trois ans. Quand sa santé se détériora, il passa quelque temps au General Hospital, avant d’être transféré au Guardian Nursing Home où il passa de nouveau trois ans. Il vécut les dix huit derniers mois de sa vie au Palm Springs nursing home à Trinity Hill où il mourut dimanche 3 juin 2012, jour du jubilé des soixante ans de règne de la reine d’Angleterre Élisabeth II, son duc ! Il était né le 9 octobre 1914 et avait donc près de 98 ans. Il a été inhumé à la chapelle du crématorium du Mont-L’Abbé, à Jersey, mercredi 13 juin, en présence de personnalités françaises et jersiaises, et en particulier de son ami, l’historien Alain Blancheton, à la fois jersiais et français.
Ses cendres seront dispersées au printemps prochain sur les ruines du prieuré des Écrehou."
https://academiedecherbourg.wordpress.com/2012/12/06/alphonse-le-gastelois-lermite-des-ecrehou/
Dernière édition par Northman le Lun 6 Juil 2015 - 8:15, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Une photo de 1970 d'Alphonse Le Gastelois dans un article du Jersey
Evening Post du 7 juin 2012 relatant son décès à l'âge de 97 ans :
http://jerseyeveningpost.com/news/2012/06/07/alphonse-le-gastelois-%E2%80%98king-of-the-ecrehous%E2%80%99-dies-at-97/
Derrière lui, les maisonnettes de la face ouest de Marmotière. J'aime bien aussi celle là :
Au fond et au-dessus de sa tête, Blanqu'Île.
Alphonse Le Gastelois, ‘King of the Ecréhous’, dies at 97
A JERSEYMAN who lived in self-imposed exile on the Ecréhous reef for 14 years after being wrongly accused of a string of child sex attacks has died aged 97.
For years, the finger of guilt was pointed at Alphonse Le Gastelois during the Beast of Jersey’s 20-year reign of terror. As the hysteria reached fever pitch, Mr Le Gastelois sought solitary refuge on the reef six miles off Jersey’s north-east corner. His story became a cause célèbre and the bearded character soon established himself as the ‘King of the Ecréhous’ and became an attraction for those visiting the reef, where he stayed until 1975.
Les Ecréhou prennent un "s" au pluriel en anglais, mais pas en français. Je reproduis les textes des liens qui peuvent devenir caduques quand les sites disparaissent.
Vous comprenez maintenant pourquoi la "place Royale" au centre de Marmotière.
Dernière édition par Northman le Ven 27 Jan 2017 - 21:49, édité 5 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Suite de la balade avec les ruelles de Marmotière au matin du 18 mai 2014, vers 6H :
Le grand angle est très utile sur cet îlot...
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
6H14. De la Plateforme, vue vers l'ouest. Le platier rocheux est très étendu dans cette direction :
Arméries maritimes au premier plan. Banc de bois au pied de l'amer : lieu de contemplation et de réunion.
Dernière édition par Northman le Ven 27 Jan 2017 - 21:51, édité 3 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Au sud de Marmotière, à marée basse, vue de la Plateforme, Maître-Île :
Malgré mon lever très matinal, il m'a manqué du temps pour explorer. Alors qu'elle était accessible à pied à marée basse, je n'ai pas visité Maître Île et les ruines du petit monastère. Les courants de marée m'imposaient une heure de départ précise, et mieux valait bien viser pour une arrivée correcte à Carteret.
Dernière édition par Northman le Jeu 9 Juil 2015 - 11:00, édité 2 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Voici des peintures et des gravures du paysagiste anglais Philip Ouless qui montrent les ruines du monastère telles qu'elle se présentaient en 1883. Trouvées sur ce site http://www.theislandwiki.org/index.php/Philip_Ouless
Les images suivantes portent mention de l'île de Marmouttière ce qui confirmerait l'origine étymologique liée à Marmoutier.
C'est dommage que sur le document suivant de faible qualité on ne parvienne pas à lire les commentaires manuscrits, mais on peut néanmoins constater qu'en 130 ans, l'agglomération ne s'est guère étendue.
Les images suivantes portent mention de l'île de Marmouttière ce qui confirmerait l'origine étymologique liée à Marmoutier.
C'est dommage que sur le document suivant de faible qualité on ne parvienne pas à lire les commentaires manuscrits, mais on peut néanmoins constater qu'en 130 ans, l'agglomération ne s'est guère étendue.
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Merci Jean-Yves. Sur ce plan, on retrouve bien la structure en longueur, au sud de Maître Île :
Dernière édition par Northman le Mer 8 Juil 2015 - 17:58, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
7H01 ce 18 mai 2014, la marée commence à monter rapidement :
On voit la différence entre cette photo prise à 6H13 et celle prise à 7H01, de la Plateforme :
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Au-dessus du faîtage de cette maisonnette de l'angle sud-ouest de Marmotière - ici c'est sa face sud est visible-, trois câbles sont tendus. Devinette : A quoi peuvent ils bien servir ?
Les face est et nord de la même maisonnette, dans cet "entassement cubiste" pointé par Alain, sous la belle lumière du matin :
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
On s'éveille à la grande Brecque : Portes ouvertes, Union Jack original, de beau temps ou certainement de bonne humeur, hissé, lecture et... cup of tea, très probablement. Ecréhous way of life...
Dernière édition par Northman le Mer 8 Juil 2015 - 17:59, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
La façade ouest de la maisonnette de la grande Brecque, avec Marmotière derrière ... et un phoque pas loin :
Source : http://www.panoramio.com/photo/14976500
Il manque la façade sud, je vais chercher.
Dernière édition par Northman le Mer 8 Juil 2015 - 17:59, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Northman a écrit:
trois câbles sont tendus. Devinette : A quoi peuvent ils bien servir ?
c'est pour peigner le vent! comme dirait Chillida
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
et aussi pour prouver à Jean-Yves qu'il peut partir tranquille,.. je modère! j'arrive même à me modérer!
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
alainAdmin a écrit:Northman a écrit:
trois câbles sont tendus. Devinette : A quoi peuvent ils bien servir ?
c'est pour peigner le vent! comme dirait Chillida
Une guitare à mouettes?
Un étendage à chaussettes?
Une antenne internette?
D'ailleurs, Marie 1, la dame qui prend son petit déjeuner au soleil, a un truc un peu semblable sur le toit de sa petite maison!
C'est louche!
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Jean-Yves Amir a écrit:Northman a écrit:
trois câbles sont tendus. Devinette : A quoi peuvent ils bien servir ?
Une guitare à mouettes?
C'est ta réponse la plus proche, mais tu es encore assez loin.
Jean-Yves Amir a écrit:D'ailleurs, Marie 1, la dame qui prend son petit déjeuner au soleil, a un truc un peu semblable sur le toit de sa petite maison! C'est louche!
Même fonction sur les deux maisonnettes. Alors ?
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
[/quote]Northman a écrit:
Même fonction sur les deux maisonnettes. Alors ?
houilàààà ça sent le souffre , ça me rappelle "La femme d'à coté " avec Depardieu et Fanny Ardant
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Découper les nuages en tranches fines?
Empêcher les oiseaux de se poser sur la crête des toits?
Communiquer en morse avec sa voisine?
Empêcher les oiseaux de se poser sur la crête des toits?
Communiquer en morse avec sa voisine?
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Jean-Yves Amir a écrit:Empêcher les oiseaux de se poser sur la crête des toits?
Oui !!! Mais pourquoi les empêcher de se poser, qu'ils soient drôles ou non, sur le faîtage de la toiture ?
Dernière édition par Northman le Lun 6 Juil 2015 - 22:14, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Northman a écrit:Jean-Yves Amir a écrit:Empêcher les oiseaux de se poser sur la crête des toits?
Oui !!! Mais pourquoi les empêcher de se poser, qu'ils soient drôles ou non, sur le faîtage de la toiture ?
Juste pour les emmerder! Ailleurs, les toits sont trop pentus pour qu'ils puissent s'y poser!
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Jean-Yves Amir a écrit:Juste pour les emmerder!Northman a écrit:Jean-Yves Amir a écrit:Empêcher les oiseaux de se poser sur la crête des toits?
Oui !!! Mais pourquoi les empêcher de se poser, qu'ils soient drôles ou non, sur le faîtage de la toiture ?
Tu inverse les rôles, tu passes à la forme négative, et tu es presque bon !
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Les chiures d'oiseaux sont peut-être corrosives pour les tuiles?
Qu'est ce que c'est comme type de revêtement?
Qu'est ce que c'est comme type de revêtement?
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Jean-Yves Amir a écrit:Les chiures d'oiseaux sont peut-être corrosives pour les tuiles?
Qu'est ce que c'est comme type de revêtement?
Elles ne sont pas corrosives pour le revêtement de toiture, mais il faut il éviter d'en avoir dessus. Pourquoi ? Tu as des éléments de réponse beaucoup plus haut dans ce sujet, par exemple sur la photo de la maison d'Alphonse Le Gastelois.
Mais cette photo me fait penser à une autre fonction possible de ces fils. Là, tout dépend de la matière qui les constitue ...
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
En revoyant les différentes images des maisonnettes, je me rends compte qu'elles ont des pentes de toitures très différentes, et des revêtements également différents. L'une d'entre elles a même des tuiles!
Pour répondre à ta question, je ne vois pas trop. Je dirais que les chiures d'oiseaux, en quantité, peuvent finir par obstruer les chenaux qui sont d'un diamètre réduit pour limiter la prise au vent. Par chez nous, de telles descentes d'eau seraient tout de suites bouchées par les feuilles... Ce qui n'est pas un problème aux Ecrehous
Pas de pelouse à tondre, pas de salade à arroser, pas de rosier à tailler, pas d'arbre à élaguer! Côté végétation, c'est sobre!
Pour répondre à ta question, je ne vois pas trop. Je dirais que les chiures d'oiseaux, en quantité, peuvent finir par obstruer les chenaux qui sont d'un diamètre réduit pour limiter la prise au vent. Par chez nous, de telles descentes d'eau seraient tout de suites bouchées par les feuilles... Ce qui n'est pas un problème aux Ecrehous
Pas de pelouse à tondre, pas de salade à arroser, pas de rosier à tailler, pas d'arbre à élaguer! Côté végétation, c'est sobre!
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
J'ai d'abord pensé à un système empêchant les oiseaux à pattes palmées -goélands par exemple- de se poser sur les faîtages afin d'éviter de salir les toitures, l'eau de pluie étant récupérée, puisqu'il n'y a ni puits ni source aux Écréhou :
Mais dans cette hypothèse, un seul fil suffirait, tendu au-dessus du faîtage...
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:46, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Seconde hypothèse : Des fils de cuivre, pour éviter les mousses et lichens sur les toitures. Quand la pluie tombe, de faibles quantités de cuivre tombent des fils et suffisent à empêcher mousses et lichens de se développer :
LA TECHNIQUE DU FIL DE CUIVRE :
"Le démoussage de la toiture emploie différentes techniques. Cela peut aller du traitement mécanique, utilisant une simple brosse et un tuyau d’arrosage, en passant par un traitement chimique, plus en profondeur et visant à éradiquer pour un bon moment les mousses, lichens et algues ayant colonisé les toits. Cependant, il existe une technique bien plus ancienne qui est à la fois facile à appliquer et particulièrement efficace. Il s’agit de la technique du fil de cuivre.
L’idée de l’utilisation d’un fil de cuivre pour enlever les différentes sortes de végétaux envahisseurs de toiture ne date pas d’aujourd’hui. En effet, il a été utilisé depuis bien des années, à l’époque des toits de chaume. L’emploi de cette technique a fait ses preuves dans le temps et continue encore d’être très efficace sur les matériaux utilisés pour le toit de nos jours.
Description du procédé :
La technique du fil de cuivre se décrit comme suit. Le cuivre est un élément qui se dissout dans l’eau pure. Lorsque la pluie tombe ou que la neige et la glace fondent, des ions de cuivre provenant d’un fil ou d’une bande de cuivre placés sur la plus haute partie du toit seront libérés dans le liquide. L’oxyde de cuivre possède la capacité de neutraliser mousses, algues, lichens et autres végétaux du même genre. De ce fait, en s’écoulant sur le toit les ions vont éradiquer les éléments colonisateurs. Le cuivre possède également une caractéristique lui octroyant une longue de durée de vie à savoir sa résistance aux températures extrêmes allant de - 4° à plus de 90° Celsius.
Il est indispensable de noter que la technique du fil de cuivre est à la fois préventive et curative. Grâce à cette qualité, elle peut s’appliquer avant comme après un démoussage de toiture. Les matériaux utilisés pour l’application de cette technique sont simples. Il faut une échelle, du fil de cuivre ou une bande de cuivre. Dans le dernier cas, il faudra également se munir de matériaux adhésifs comme du caoutchouc butyle. Le fil ou la bande de cuivre se dépose sur ou sous la faîtière de la toiture. Pour la bande de cuivre, certaines précautions sont à prendre en compte afin que cette dernière ne s’envole pas au moindre coup de vent. La pose du cuivre s’effectue à une température de plus de 5° Celsius. Une fois posé, il suffit d’attendre que la pluie, le gel ou la neige passe à l’action.
Avantages et inconvénients de la technique du fil de cuivre :
L’utilisation de la technique du fil de cuivre présente des avantages et des inconvénients. Le premier avantage du cuivre est sa longue durée de vie. En effet, il ne sera pas nécessaire de procéder à un entretien tous les ans. Le second avantage présenté par le fil de cuivre est le côté esthétique. En effet, il ne court pas le risque d’abîmer l’aspect de la toiture. Enfin, son dernier avantage est le côté écologique et économique du produit. Installer un fil de cuivre est peu coûteux et ne présente aucun danger particulier pour l’environnement si l’eau remplie d’ions de cuivre est convenablement recueillie, ce qui amène au premier inconvénient de cet élément. Les ions de cuivre s’avèrent nocifs pour certains animaux. Ainsi, il faut prévoir un endroit particulier pour évacuer l’eau gorgée d’ions de cuivre. D’autre part, ces mêmes ions attaquent le zinc. La présence de gouttières en zinc n’est donc pas conseillée. Enfin, le cuivre s’oxyde au contact de l’air ambiant, ce qui l’empêche de libérer les ions destructeurs de mousses."
Source : L’idée de l’utilisation d’un fil de cuivre pour enlever les différentes sortes de végétaux envahisseurs de toiture ne date pas d’aujourd’hui. En effet, il a été utilisé depuis bien des années, à l’époque des toits de chaume. L’emploi de cette technique a fait ses preuves dans le temps et continue encore d’être très efficace sur les matériaux utilisés pour le toit de nos jours.
Description du procédé :
La technique du fil de cuivre se décrit comme suit. Le cuivre est un élément qui se dissout dans l’eau pure. Lorsque la pluie tombe ou que la neige et la glace fondent, des ions de cuivre provenant d’un fil ou d’une bande de cuivre placés sur la plus haute partie du toit seront libérés dans le liquide. L’oxyde de cuivre possède la capacité de neutraliser mousses, algues, lichens et autres végétaux du même genre. De ce fait, en s’écoulant sur le toit les ions vont éradiquer les éléments colonisateurs. Le cuivre possède également une caractéristique lui octroyant une longue de durée de vie à savoir sa résistance aux températures extrêmes allant de - 4° à plus de 90° Celsius.
Il est indispensable de noter que la technique du fil de cuivre est à la fois préventive et curative. Grâce à cette qualité, elle peut s’appliquer avant comme après un démoussage de toiture. Les matériaux utilisés pour l’application de cette technique sont simples. Il faut une échelle, du fil de cuivre ou une bande de cuivre. Dans le dernier cas, il faudra également se munir de matériaux adhésifs comme du caoutchouc butyle. Le fil ou la bande de cuivre se dépose sur ou sous la faîtière de la toiture. Pour la bande de cuivre, certaines précautions sont à prendre en compte afin que cette dernière ne s’envole pas au moindre coup de vent. La pose du cuivre s’effectue à une température de plus de 5° Celsius. Une fois posé, il suffit d’attendre que la pluie, le gel ou la neige passe à l’action.
Avantages et inconvénients de la technique du fil de cuivre :
L’utilisation de la technique du fil de cuivre présente des avantages et des inconvénients. Le premier avantage du cuivre est sa longue durée de vie. En effet, il ne sera pas nécessaire de procéder à un entretien tous les ans. Le second avantage présenté par le fil de cuivre est le côté esthétique. En effet, il ne court pas le risque d’abîmer l’aspect de la toiture. Enfin, son dernier avantage est le côté écologique et économique du produit. Installer un fil de cuivre est peu coûteux et ne présente aucun danger particulier pour l’environnement si l’eau remplie d’ions de cuivre est convenablement recueillie, ce qui amène au premier inconvénient de cet élément. Les ions de cuivre s’avèrent nocifs pour certains animaux. Ainsi, il faut prévoir un endroit particulier pour évacuer l’eau gorgée d’ions de cuivre. D’autre part, ces mêmes ions attaquent le zinc. La présence de gouttières en zinc n’est donc pas conseillée. Enfin, le cuivre s’oxyde au contact de l’air ambiant, ce qui l’empêche de libérer les ions destructeurs de mousses."
http://www.toiture-nettoyage-demoussage.fr/la-technique-du-fil-de-cuivre.html
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Jean-Yves Amir a écrit: La question que je me pose c'est de savoir comment ces maisonnettes peuvent résister en pleine mer. Quand on voit qu'une digue portuaire peut être emportée par une tempête, comment se fait-il que ces constructions n'ont pas été balayées depuis longtemps?
Par gros temps, ce doit être terrifiant d'habiter là!
On a déjà abordé la question mais on va encore approfondir :
Il existe une association des résidents des Écréhou, avec un site Internet, la ERA, Ecrehou Resident Association :
http://www.ecrehous.com/history.html#Intro
Nous allons nous pencher maintenant sur ces phrases extraites de leur site :
"Just two years ago a fatal combination of high winds and tide swept two of the huts away and caused substantial damage to many of the rest. Luckily it was winter and there were no human casualties. But, it was a sobering reminder of the place's vulnerability to the environment..."
Donc il y a exactement deux ans - de quand date le texte ?- une combinaison fatale de vents forts et de marée haute a balayé deux maisonnettes et provoqué des dégâts importants sur de nombreuses autres. Heureusement, c'était en hiver et il n'y a pas eu de victimes. Mais ce fut un sérieux rappel de la vulnérabilité des lieux face à leur environnement. Il faut retrouver la date de cette tempête destructrice afin de l'étudier de plus près. Avec l'outil Internet, nous allons y arriver...
En tapant "Ecrehous building" sur Google, je suis tombé sur cette petite vidéo qui n'a que peu d'intérêt artistique. Le concerto pour bétonnière en basse continue - qui masque tous les autres instruments de l'orchestre- est totalement rasoir, et une seconde aurait suffit pour attirer l'attention sur l'existence ce malaxeur. L'intérêt est de voir une partie de la reconstruction d'une maisonnette que nous pouvons facilement localiser. On observe que la résistance aux chocs des vagues ne semble pas particulièrement recherchée. Pas de renforcement des angles, faible épaisseur des briquettes - certainement pour gagner du volume habitable- :
Un commentaire intéressant :
"Rebuilding a Hut that got washed away in the storms of 2008". Donc tempête (s) au cours de l'hiver 2008. Première piste à recouper.
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:47, édité 8 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Il s'agit de cette maisonnette, située au nord-ouest de Marmotière, relativement séparée sur son rocher, donc certainement plus vulnérable dans certaines conditions de vents et de marée :
Je ne sais pas de quand date cette carte postale, mais la maisonnette nord-ouest n'était plus la même le 17 mai 2014 lors de mon arrivée aux Écréhou :
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:48, édité 2 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
La tempête de 2008, ce fut au mois de mars :
"2008 was total failure due to March storm."
http://www.ecrehous.com/lockedpages/blog.html
Reste à trouver la date exacte... on approche !
10 mars 2008 :
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
C'est bien le 10 mars 2008 : Tempête de sud-sud-ouest sur Manche-Ouest :
Sud-sud-ouest, en plein dans le secteur le moins protégé par les récifs - on a vu cela plus haut- :
Et une pleine mer de coefficient 106 à 9H16, avec une surcote d'environ 30 cm due aux basses pressions : la totale.
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:49, édité 2 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Les conséquences de cette tempête du 10 mars 2008 sur Marmotière (cliquer sur les photos) :
http://shw.ciwatch.fotopages.com/20280824.html
La maisonnette nord-ouest a bien été "washed away", balayée par les vagues. La plus proche sur Marmotière a aussi été sérieusement touchée. On retrouve bien la direction d'attaque des vagues. Sud-ouest :
Il y a de plus un couloir d'étranglement entre les roches de sous-bassement des deux maisonnettes touchées, renforçant l'énergie des vagues.
http://shw.ciwatch.fotopages.com/20280824.html
La maisonnette nord-ouest a bien été "washed away", balayée par les vagues. La plus proche sur Marmotière a aussi été sérieusement touchée. On retrouve bien la direction d'attaque des vagues. Sud-ouest :
Il y a de plus un couloir d'étranglement entre les roches de sous-bassement des deux maisonnettes touchées, renforçant l'énergie des vagues.
Dernière édition par Northman le Jeu 9 Juil 2015 - 11:05, édité 1 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Peut on estimer la hauteur des vagues approchant des Écréhou par le sud-sud-ouest ce 10 mars 2008 ? Il faut d'abord déterminer le fetch, distance sur laquelle le vent soufflait pour générer ces vagues : Il est court, de l'ordre de 39 milles soit 72 kilomètres :
J'estime la vitesse du vent moyen à 40 noeuds d'après les cartes météo ( 75 km/h, avec rafales à plus de 100 km/h voire 120 km/h). Cet abaque permet de donner une estimation de la hauteur des vagues à environ 3 mètres :
Même avec ce fetch court, la violence du vent a généré des vagues assez puissantes pour croquer les maisonnettes de ce point faible de Marmotière, le niveau de la mer étant très haut avec la pleine mer de fort coefficient (106) et la surcote d'une trentaine de centimètres due à la dépression atmosphérique.
Source abaque : http://etoiledelune.pagesperso-orange.fr/divers/meteo.htm
On est en plein dans le cas de figure du secteur 3 que j'avais envisagé ici :
https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t71p30-les-incroyables-maisonnettes-en-pleine-mer-sur-les-ilots-des-ecrehou#640
Puis là :
https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t71p60-les-incroyables-maisonnettes-en-pleine-mer-sur-les-ilots-des-ecrehou#727
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:50, édité 2 fois
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
LES BRECQUES, CORRECTIF :
En préparant cette sortie, je m'étais surtout penché sur la navigation, pointue, et sur le bivouac aux Écréhou. Grâce à ce sujet, je peux approfondir après la sortie, et sur le site de l'ERA, j'ai trouvé un plan de mouillage très détaillé qui m'éclaire enfin avec précision sur les deux Brecques :
D'abord, c'est la grande Brecque et la petite Brecque, et non le grand Brecque et le petit Brecque. L'étymologie reste la même, de l'ancien scandinave brekka, colline, restée brekka en islandais contemporain. Et surtout, celle que j'avais prise pour la petite est la grande et réciproquement. Je vais corriger progressivement dans mes posts antérieurs.
C'est le commentaire de cette photo, sur le blog de ce grand kayakiste, qui m'avait induit en erreur :
http://dplouepic.skyrock.com/2640824888-Le-Petit-Brecque-le-Grand-Brecque-et-Blanque-Ile-2.html
Enfin un recoupement sérieux qui m'a permis de corriger.
En préparant cette sortie, je m'étais surtout penché sur la navigation, pointue, et sur le bivouac aux Écréhou. Grâce à ce sujet, je peux approfondir après la sortie, et sur le site de l'ERA, j'ai trouvé un plan de mouillage très détaillé qui m'éclaire enfin avec précision sur les deux Brecques :
D'abord, c'est la grande Brecque et la petite Brecque, et non le grand Brecque et le petit Brecque. L'étymologie reste la même, de l'ancien scandinave brekka, colline, restée brekka en islandais contemporain. Et surtout, celle que j'avais prise pour la petite est la grande et réciproquement. Je vais corriger progressivement dans mes posts antérieurs.
C'est le commentaire de cette photo, sur le blog de ce grand kayakiste, qui m'avait induit en erreur :
http://dplouepic.skyrock.com/2640824888-Le-Petit-Brecque-le-Grand-Brecque-et-Blanque-Ile-2.html
Enfin un recoupement sérieux qui m'a permis de corriger.
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:50, édité 1 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Point à ce stade du reportage :
- La question du caractère incroyable de ces maisonnettes en pleine mer, du fait qu'elles n'ont pas été balayée par les vagues et les tempêtes :
Les îlots comportent donc plusieurs barrières de défense, Jersey qui casse la houle sur un secteur azimutal précis, puis les récifs, qui ont donné leur nom au Ecréhou, redoutables en mer, mais protection à terre. Barrière supplémentaire de récifs à l'ouest avec les Dirouilles. Il y a cependant un secteur de vulnérabilité au sud-sud-ouest de Marmotière et au sud de Maître-Île et nous avons vu un exemple de tempête de sud-sud-ouest qui a complètement emporté la maisonnette nord-ouest de Marmotière et sérieusement abîmé la maisonnette la plus proche.
- La question de l'étymologie de Marmotière :
Pas évidente. Plusieurs hypothèses, aucune vérifiée. Lien avec le monastère médiéval très probable, mais ce qu'il en reste se trouve au sud de Maître-ïle.
- La question de l'entassement des maisonnettes sur le petit îlot de Marmotière et de la présence d'une seule maison sur le beaucoup plus grand îlot Maître-Île, au nord :
J'ai d'abord pensé à la vulnérabilité de Maître-Île aux vagues du secteur SSE à SSW lors des tempêtes de ces secteurs, mais il faut explorer une autre piste, celle de la propriété de ces îlots...
- La question de la maçonnerie de bord de mer, les maisons traditionnelles de bord de mer de Jersey, les plus anciennes des Écréhou. Matériaux utilisés. Mortiers et enduits spécifiques ?
Avant de continuer sur ces questions et sur d'autres, quelques photos de la suite de ma petite expédition de mai 2014 aux Écréhou :
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:51, édité 2 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
7H50 ce dimanche 18 mai 2014. Prêt pour le départ :
Je vais utiliser la fin du courant de flot pour aller virer l'Écrevière à la renverse de flot puis mettre le cap sur carteret avec le début du courant de jusant.
7H58 : Prêt pour la mise à l'eau :
La marée monte vite. Une petite impulsion sur les galets avec les poings et je serai à nouveau en mer, pour environ 3 heures ...
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:52, édité 4 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Northman a écrit:
Prêt pour le départ :
arggg ça sent le retour, la fin des vacances , snifff
ps: j'aime bien la maison refaite, à droite, du voisin moins social que les autres ahaha
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Telle la bête un peu à l'écart du troupeau choisie comme proie par les fauves, c'est bien celle qui a été "washed away", complètement balayée par les vagues de la tempête du 10 mars 2008 ... et d'après ce que j'ai pu voir elle ne semble pas avoir été reconstruite en tenant compte de cette radicale expérience...
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Northman a écrit:c'est bien celle qui a été "washed away", ..
oui oui j'avais bien lu , penses-tu qu'il a eu ce qu'il méritait l'animal asocial?? ahahaha
Une vraie leçon de vie ces îles
Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
alainAdmin a écrit:Northman a écrit:c'est bien celle qui a été "washed away", ..
oui oui j'avais bien lu , penses-tu qu'il a eu ce qu'il méritait l'animal asocial?? ahahaha
Une vraie leçon de vie ces îles
La densité des maisonnettes étant très élevée sur Marmotière, il est arrivé un jour où quelqu'un a décidé de construire sur ce petit îlot. Si j'avais dû entreprendre la reconstruction de cette maisonnette nord-ouest de Marmotière, j'aurais créé des ancrages profonds dans la roche, reliés à des poteaux d'angles et à des chaînages. Ainsi j'aurais renforcé la résistance aux coups de bélier des vagues. J'aurais évité cette petite terrasse et l'avancée du toit dont la prochaine tempête de sud-sud-ouest à marée haute de fort coefficient ne fera qu'une bouchée. La "philosophie" qui semble prévaloir chez le type qui a reconstruit cette maisonnette doit être particulière, du style "ce type de tempête est rare, ça tiendra le temps que ça tiendra et on en reconstruira une autre s'il le faut".
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
Ce départ matinal me donne de bonnes conditions pour observer la face orientale de Marmotière :
Je vais longer la côte orientale de Maître-ïle :
Une vue arrière sur Marmotière, avec un petit pincement de coeur d'au revoir :
Et un rêve réalisé : Oui j'ai bien bivouaqué sur cet îlot, et de plus sur sa plus belle terrasse...
Dernière édition par Northman le Ven 10 Juil 2015 - 13:12, édité 1 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
J'approche de l'Écrevière, seul repère lumineux pour la navigation de nuit, avec son feu blanc codant un "passez au sud". Il n'y a pas de phare sur les Écréhou.
Je vire cette cardinale sud à 9H04, avec 4 minutes de retard sur l'horaire prévu, à cause de deux dauphins réticents à toute photographie.
Dernière édition par Northman le Lun 30 Jan 2017 - 22:53, édité 1 fois
Northman- Messages : 547
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Re: Les incroyables maisonnettes en pleine mer sur les îlots des Écréhou.
La côte française est encore bien loin. A nouveau mon oeil va se river alternativement sur le compas, le GPS et l'horizon : Il s'agit de bien tenir la route prévue afin de ne pas louper Carteret, avec le puissant courant traversier de jusant qui va s'établir.
La vedette de Jersey me donne un amical coup de sirène au passage :
L'approche de Carteret est délicate :
A l'approche du cap de Carteret le jusant est accéléré par effet Venturi ( effet d'étranglement partiel dû au cap), et je ne dois pas mollir, et surtout continuer à naviguer au compas et au GPS, sans tomber dans le piège de mettre le cap visuel directement sur mon point d'arrivée. Finalement, j'arrive au point prévu sur la plage, cette fois à marée haute ... comme prévu :
Reste à prévenir le sémaphore de mon arrivée, comme convenu hier en fin d'après-midi. J'ai l'impression d'être parti depuis trois jours, comme dans un rêve...
La petite expédition est terminée, mais le reportage n'est pas clos. Il y a encore quelques approfondissements et recherches à faire sur les Ecréhou.
https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t71p90-les-incroyables-maisonnettes-en-pleine-mer-sur-les-ilots-des-ecrehou#789
La vedette de Jersey me donne un amical coup de sirène au passage :
L'approche de Carteret est délicate :
A l'approche du cap de Carteret le jusant est accéléré par effet Venturi ( effet d'étranglement partiel dû au cap), et je ne dois pas mollir, et surtout continuer à naviguer au compas et au GPS, sans tomber dans le piège de mettre le cap visuel directement sur mon point d'arrivée. Finalement, j'arrive au point prévu sur la plage, cette fois à marée haute ... comme prévu :
Reste à prévenir le sémaphore de mon arrivée, comme convenu hier en fin d'après-midi. J'ai l'impression d'être parti depuis trois jours, comme dans un rêve...
La petite expédition est terminée, mais le reportage n'est pas clos. Il y a encore quelques approfondissements et recherches à faire sur les Ecréhou.
https://lartcommeonlaime.forumactif.org/t71p90-les-incroyables-maisonnettes-en-pleine-mer-sur-les-ilots-des-ecrehou#789
Dernière édition par Northman le Mar 14 Juil 2015 - 12:54, édité 1 fois
Northman- Messages : 547
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