Jean-Sébastien Bach

Jean-Yves Amir a écrit: D'abord, certainement, il faut en écouter...

Depuis j'en ai écouté un peu et c'est vrai qu'à force je reconnais mieux sa musique, "à l'instinct"

Alice Somhusbands a écrit:
Depuis j'en ai écouté un peu et c'est vrai qu'à force je reconnais mieux sa musique, "à l'instinct"

Alors voici ma cantate préférée, l'aria de la cantate BWV 78, une merveille!

mon fils musicien m'a montré ceci:
une analyse de partoche de de Bach

https://www.youtube.com/watch?v=_ak0yVKJ4l8

Oui, on trouve pas mal de video très bien faites qui permettent de visualiser ces jeux de structures.
En voici un autre exemple à partir d'un extrait de l'Art de la Fugue

La même chose sous forme de manuscrit original, ça laisse rêveur....
Pour moi qui ne sait pas lire la musique, il subsiste tout de même dans ces pages comme une calligraphie, un rythme visuel dessiné, assez dingues (ces images viennent de l'article de wikipédia sur le sujet). Et vous voyez comme les lignes de partition ondulent?
Ils les traçait comment, Bach, ses lignes de partition?



Et puis il y a la fameuse histoire de la dernière fugue de l'Art de la fugue.
J'avais envie d'en parler parce que c'est extraordinaire, mais en même temps c'est très connu dans le monde des musiciens, mais peut-être pas tellement dans le grand public? Chai pas  

Voici la fin de ce manuscrit:

Pour moi, ce serait un peu l'équivalent musical de ceci en peinture (dernier autoportrait de Rembrandt en Zeuxis):

Jean-Yves Amir a écrit:
Et puis il y a la fameuse histoire de la dernière fugue de l'Art de la fugue.
J'avais envie d'en parler parce que c'est extraordinaire, mais en même temps c'est très connu dans le monde des musiciens, mais peut-être pas tellement dans le grand public? Chai pas  

Je m'aperçois que j'ai oublié de raconter cette histoire, et que personne ne m'a demandé pourquoi j'avais mis cet autoportrait de Rembrandt. Quel rapport?

L'art de la fugue est une composition énorme élaborée de 1740 à 1750, qui dure plus d'une heure et rassemble toute la science de Bach dans le domaine de la fugue. Elle peut être jouée au clavecin, au piano ou par un orchestre de chambre.
En voici une version, mais je crains qu'il soit difficile de l'écouter intégralement devant son ordinateur. C'est une musique exigeante qui demande qu'on s'y plonge entièrement, une musique ultime qui porte en elle un étrange sentiment de nostalgie ou d'amertume... Une musique qui semble partir loin, nous quitter, je ne sais comment formuler ce sentiment.



La fin est étonnante: le dernier morceau, le Contrapunctus 19 est inachevé. Cela produit sur l'auditeur concentré un effet terrible, une émotion forte. En concert, tout à coup les musiciens s'arrêtent de jouer, c'est très impressionnant!

A l'approche de la fin de ce Contrapunctus 19 se produit un événement : regardez ce qui se passe à 6mn 45s



En allemand, la notation musicale se fait sous forme de lettres.
B= Si bémol
A= La
C= Do
H= Si

Le dernier thème introduit par le compositeur constitue donc une signature, vertigineuse signature de sa dernière oeuvre, et donc, avant de mourir, de l'ensemble de son oeuvre. Ce geste final me parait d'une extraordinaire lucidité artistique, un peu comme ce dernier autoportrait de Rembrandt qui se regarde en ricanant dans le miroir.

En fait, cette dernière fugue inachevée est un mystère. On ne sait pourquoi Bach l'a laissée ainsi plusieurs mois avant sa mort. Plusieurs hypothèses sont envisagées:

"Quant à l'appartenance du Contrepoint XIX à l’œuvre, les esprits sont divisés. Le titre "fuga a tre soggetti" n'est pas de la main de Bach. Les trois sujets ne ressemblent pas au sujet original de L'Art de la fugue. Les argumentaires vont dans les sens suivants :

1 - Les trois thèmes sont étrangers et l’œuvre est donc étrangère à L'Art de la fugue (p.ex. Gustav Leonhardt (op. cit., 1952)).
2 - Le premier thème est apparenté au thème principal de L'Art de la fugue (en le torturant un peu...), et le Cp XIX, tel quel, fait partie de l’œuvre. Le troisième thème (B.A.C.H.) la signe, en quelque sorte. De plus, le fragment de fugue est tellement long que l'introduction du thème principal comme 4° thème est difficilement concevable. Cette thèse est implicitement endossée par les nombreux interprètes qui incluent ce contrepoint, "tel quel", dans leurs récitals ou enregistrements.
2 bis - variante : Bach aurait laissé intentionnellement la dernière fugue inachevée, telle une énigme musicale — soit pour inviter d'autres compositeurs à deviner ses intentions musicales, soit pour qu'ils trouvent eux–mêmes leur solution7.
3 - Le thème principal peut se combiner aux trois autres. La "fuga a tre soggetti" est en fait une "fuga a quattro soggetti" et couronne l’œuvre avec du jamais vu."

Source https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Art_de_la_fugue

L'Escalabach
grâce à lui et à la petite boule qui l'accompagne tout le monde pourra jouer "Jésus que ma joie demeure" de Bach ce weekend!!! ‪#‎passetonbachdabord‬ ‪#‎verslinfinietaudelà‬ ‪#‎escalabach‬ ‪#‎PTB2015‬ ‪#‎EBT‬ ‪#‎musiquebaroque‬ ‪#‎jesusmeinfreude‬

https://www.facebook.com/bijouconcert/videos/828519553958306/

"Erbarme dich, mein Gott", l'un des airs les plus sublimes de Bach, point central de la Passion selon Saint Mathieu
Interprété magnifiquement par Delphine Galou

Les concertos Brandebourgeois chorégraphiés par De Keersmaeker

MA-GNI-FIQUE